Le président iranien Hassan Rohani a mis en garde lundi contre les «demandes excessives» des grandes puissances qui risquent de «compliquer» la conclusion d'un accord sur le programme nucléaire de Téhéran, selon le site du gouvernement.

«Lors des récentes négociations (à Genève), de bons progrès ont été réalisés, mais tout le monde doit avoir à l'esprit que les demandes excessives peuvent compliquer le processus vers un accord gagnant-gagnant» sur lequel les discussions doivent reprendre mercredi, a-t-il dit lors d'un entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine.

Lors des dernières discussions au début du mois, les pays du groupe 5+1 (États-Unis, Chine, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) avaient été proches d'un accord avec l'Iran sur une limitation des activités nucléaires de Téhéran, en échange d'un assouplissement des sanctions qui étouffent l'économie iranienne. Le programme nucléaire iranien est soupçonné de dissimuler un volet militaire, malgré les démentis de Téhéran.

Les deux parties doivent se retrouver mercredi pour étudier un texte amendé par la France.

«De notre point de vue, il ne faut pas créer une situation où la volonté des parties d'arriver à un accord mutuellement acceptable soit affectée», a ajouté le président iranien, selon le compte-rendu de la conversation publié sur le site dolat.ir

M. Rohani a également «remercié la Russie pour sa position à Genève», soulignant que «toutes nos activités nucléaires sont pacifiques et sous le contrôle» de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Lors de cette conversation, Vladimir Poutine «a souligné qu'une chance réelle était apparue pour trouver une solution à ce vieux problème», avait auparavant indiqué le Kremlin dans un communiqué.

Une chance réelle selon Poutine

La Russie voit «une chance réelle» de résoudre le problème du nucléaire iranien, a estimé lundi le président russe Vladimir Poutine avant la reprise des discussions nucléaires internationales à Genève mercredi.

«En ce qui concerne le programme nucléaire iranien, Vladimir Poutine a souligné qu'une chance réelle était apparue pour trouver une solution à ce vieux problème», a indiqué le Kremlin dans un communiqué, après un entretien téléphonique du président russe avec son homologue iranien Hassan Rohani.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a pour sa part souligné que les négociateurs internationaux devaient tout faire pour «ne pas rater cette chance».

«Je partage l'opinion (du secrétaire d'État américain) John Kerry qui a dit que nous ne devions pas rater cette chance parce que les engagements que l'Iran est prêt à prendre sont très substantiels et vont dans les sens des exigences de la communauté internationale», a déclaré M. Lavrov au quotidien Rossiïskaïa Gazeta.

Il a souligné que l'Iran était prêt à accepter la suspension de l'enrichissement de l'uranium «à plus de 5 %».