Le président iranien Hassan Rohani a déclaré lundi que son gouvernement n'était pas «optimiste» sur l'issue des négociations nucléaires avec les grandes puissances qui doivent reprendre jeudi à Genève, a rapporté l'agence officielle Irna.

«Le gouvernement n'est pas optimiste à propos des Occidentaux et des négociations en cours, mais cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas garder espoir pour régler les problèmes» provoqués par les sanctions économiques occidentales, a déclaré M. Rohani en recevant une délégation de députés iraniens.

«Mais il ne faut pas s'attendre à ce que les problèmes soient réglés en peu de temps», a-t-il ajouté, affirmant que le gouvernement était «concentré pour obtenir la levée des sanctions injustes contre l'Iran».

Lors de l'Assemblée générale de l'ONU fin septembre, M. Rohani avait affirmé que Téhéran voulait régler la crise nucléaire «dans les mois qui viennent et non les années».

Les pays occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de cacher un volet militaire sous couvert de son programme nucléaire civil. Téhéran dément farouchement ces accusations.

M. Rohani a de nouveau insisté sur le refus de l'Iran de renoncer à ses droits nucléaires. «Si nous voulions céder sur nos droits, nous l'aurions fait en 2003 et nous n'aurions pas eu tous ces problèmes».

En 2003, l'Iran avait accepté de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium et accepté d'appliquer le protocole additionnel au Traité de non-prolifération (TNP) qui permet des inspections inopinées des sites nucléaires iraniens, sans toutefois ratifier ce protocole.

Deux ans plus tard, l'Iran a repris l'enrichissement et cessé d'appliquer le protocole additionnel après l'envoi de son dossier au Conseil de sécurité des Nations unies.

Le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a déclaré dimanche qu'il n'était «pas optimiste» sur les négociations nucléaires, mais soutenait l'équipe de négociateurs iraniens.

«Je ne suis pas optimiste à propos des négociations», a déclaré M. Khamenei, qui a cependant ajouté que «personne ne devait affaiblir les négociateurs, qui ont une mission difficile».

L'Iran et les pays du groupe 5+1 (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), qui ont repris à la mi-octobre les négociations nucléaires, doivent se retrouver jeudi et vendredi à Genève pour les poursuivre.