Une rencontre entre les présidents iranien Hassan Rohani et américain Barack Obama en marge de l'Assemblée générale de l'ONU «n'est pas à l'ordre du jour», a affirmé mardi à Téhéran la porte-parole de la diplomatie iranienne.

La Maison-Blanche avait indiqué la veille qu'une rencontre entre les présidents des deux pays, qui ont rompu leurs relations diplomatiques en 1980, n'était pas exclue.

«Une telle rencontre n'est pas à l'ordre du jour», a déclaré Marzieh Afkham lors de son point-presse hebdomadaire.

«Nous pensons que l'occasion (pour une telle rencontre) n'est pas encore arrivée», a-t-elle expliqué.

«Nous ne cherchons pas à avoir une rencontre juste pour le principe», a-t-elle ajouté. «Pour atteindre nos objectifs, nous avons un cadre et une diplomatie active».

Interrogé sur une entrevue entre MM. Obama et Rohani, le conseiller adjoint de sécurité nationale américain, Ben Rhodes, avait répété lundi que rien n'était prévu en l'état, mais affirmé que «ce type de contact» n'était pas exclu.

Mme Afkham a également exclu une rencontre bilatérale entre le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif et le secrétaire d'État américain John Kerry en marge de sa réunion avec ses homologues des pays du groupe 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), prévue jeudi à New York.

«Une telle rencontre n'est pas à l'ordre du jour», a-t-elle répété. «Toutes les rencontres se dérouleront dans le cadre du 5+1».

C'est la première fois que les ministres des Affaires étrangères de l'Iran et des 5+1, notamment les États-Unis, se retrouveront pour discuter du programme nucléaire controversé de Téhéran.

Cette réunion «est un nouveau départ dans les négociations nucléaires et un pas en avant», a jugé Mme Afkham.

La représentante de l'Union européenne, Catherine Ashton, qui mène les négociations pour le 5+1 avec l'Iran, a dit lundi qu'elle retrouverait M. Zarif à Genève en octobre, pour la première série de négociations depuis l'arrivée de M. Rohani au pouvoir en juin. Les dernières discussions avaient eu lieu début avril à Almaty, au Kazakhstan.

Mme Afkham a estimé que «le niveau des négociateurs» pouvait changer lors des prochaines réunions pour se dérouler au niveau ministériel, et non plus au niveau des directeurs politiques.

Mais la porte-parole a insisté sur les «droits absolus (de l'Iran) aux activités nucléaires pacifiques, notamment l'enrichissement d'uranium sur son sol».

Sur sa page Facebook, M. Zarif a en outre mis en garde contre un excès d'optimisme sur les résultats de cette première rencontre entre chefs de la diplomatie.

«Je dois dire qu'en politique étrangère il est nécessaire de faire preuve de patience, de calme, de tact et de mener des actions calculées, réfléchies en ayant un objectif», a-t-il écrit, ajoutant : «on ne peut pas s'attendre à régler les problèmes qui se sont accumulés en une ou plusieurs rencontres».