La Chambre des représentants américaine a approuvé mercredi de nouvelles sanctions contre l'Iran visant à empêcher la République islamique de développer l'arme nucléaire, envoyant ainsi un signal clair quelques jours avant l'investiture du nouveau président.

La mesure, adoptée à une écrasante majorité de 400 voix contre 20, prévoit de fixer des limites très strictes sur l'industrie du pétrole iranien, déjà l'objet de lourdes sanctions, ainsi que sur d'autres pans de l'économie du pays comme les secteurs minier et automobile.

Ce texte doit encore être approuvé par le Sénat, à majorité démocrate, et signé par le président Barack Obama avant d'entrer en vigueur.

Certains critiques du texte ont noté que le vote de la Chambre était inopportun, car il intervenait trois jours avant que Hassan Rohani - qui avait dirigé de 2003 à 2005 les négociations nucléaires entre l'Iran et les grandes puissances sous la présidence du réformateur Mohammad Khatami - ne prenne ses fonctions à la tête du pays.

M. Rohani, un religieux modéré, a été élu le 14 juin avec 50,7% des voix et doit succéder le 3 août à Mahmoud Ahmadinejad.

Les adeptes de la voie diplomatique avec l'ennemi iranien ont suggéré que Washington profite du changement de régime pour chercher un engagement de la part de Téhéran sur le dossier controversé du nucléaire.

Mais le président de la Chambre, le républicain John Boehner, a largement insisté mercredi pour que ces nouvelles sanctions soient adoptées avant que le Congrès ne parte en congé d'été à la fin de la semaine.

«Cette législation reconnaît une vérité claire, que l'Iran représente une menace mondiale, et agit de façon décisive pour la prévenir», a martelé M. Boehner devant les élus de la Chambre à majorité républicaine.

«Nous savons que l'Iran essaie de construire de façon illicite un armement nucléaire, défiant à la fois le Conseil de sécurité de l'ONU et l'AIEA», l'Agence internationale de l'énergie atomique, a-t-il ajouté, estimant que «les États-Unis, en particulier le Congrès, avaient le devoir de réagir».

La chef des démocrates à la Chambre, Nancy Pelosi, a également défendu le vote de nouvelles sanctions, soulignant qu'il était vital de reconnaître que «l'Iran avec l'arme nucléaire constituerait une menace imminente» pour la sécurité régionale et mondiale.

Téhéran «ressent la morsure de nos sanctions, mais nous devons maintenir la pression», a-t-elle dit.

Une petite minorité, en grande partie démocrate, s'est opposée au vote.

Six pays importent encore du pétrole iranien (Chine, Inde, Turquie, Corée du Sud, Japon, Taïwan), mais comme ils ont réduit leurs importations depuis 2012, l'administration américaine leur accorde une exemption de sanctions.

La nouvelle loi leur demanderait un effort supplémentaire pour pouvoir continuer de bénéficier des exemptions, en réduisant encore d'un million de barils par jour leurs importations d'ici un an, soit un quasi-embargo sur les exportations de brut iranien.