Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a appelé jeudi les Européens à se montrer aussi fermes qu'Israël et les États-Unis sur le programme nucléaire iranien, au cours d'une rencontre avec le chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, à Jérusalem.

«Il est important que l'Europe se joigne aux États-Unis, à Israël et aux éléments responsables de la communauté internationale et exige l'arrêt du programme nucléaire iranien», a une nouvelle fois plaidé M. Netanyahu, selon des remarques diffusées par la radio militaire.

Clôturant jeudi soir une conférence internationale en l'honneur du président Shimon Peres, M. Nétanyahou a de nouveau abordé la question du nucléaire iranien, affirmant que la plus grande menace contre Israël «est que les armes les plus dangereuses au monde tombent entre les mains des régimes les plus dangereux, un en particulier».

«Nous ne pouvons pas laisser l'Iran se doter d'armes nucléaires. Le test n'est pas ce qu'ils (les Iraniens) disent, mais ce qu'ils font», a-t-il encore souligné, en appelant la communauté internationale à «continuer à faire pression».

Depuis l'annonce de la victoire surprise de Hassan Rohani, un religieux modéré, à la présidentielle iranienne, M. Netanyahu et les faucons de son gouvernement sont montés au créneau pour répéter que cette élection ne changeait pas la donne et qu'il fallait continuer à faire pression sur Téhéran et ne pas alléger les sanctions internationales, qui ont durement frappé l'économie iranienne.

Le président Hassan Rohani a pour sa part choisi d'adopter le ton de la conciliation avec l'Occident dans ses premières déclarations, mais il reste pour l'instant engagé dans la même voie que son prédécesseur sur les questions clés comme le nucléaire.

Israël, considéré comme la seule puissance nucléaire de la région, et les pays occidentaux accusent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément.

Évoquant le Hezbollah, allié de l'Iran, le premier ministre a exprimé l'espoir que l'Union européenne inscrive cette puissante formation chiite libanaise sur sa liste des organisations terroristes. «Il est très difficile de comprendre qu'on ne puisse pas avoir un consensus sur ce point en Europe. Si le Hezbollah n'est pas une organisation terroriste alors qu'est-ce qu'une organisation terroriste?», a ajouté M. Netanyahu, selon un communiqué de son bureau.

À propos des tentatives du secrétaire d'État américain John Kerry de relancer les négociations entre Israéliens et Palestiniens, M. Netanyahu a répété être prêt à des «négociations directes» aujourd'hui, hier et demain. «J'espère que l'Europe soutiendra ses efforts (de M. Kerry)», a réaffirmé le premier ministre israélien.

Mme Ashton a répondu en affirmant qu'elle soutenait «totalement» les efforts de M. Kerry ainsi que l'idée de négociations directes.

Mais la relance par les États-Unis du processus de paix israélo-palestinien se heurte jusqu'à présent à des divergences énormes entre les deux camps malgré l'opiniâtreté de M. Kerry.

Le chef de la diplomatie européenne ne s'est pas prononcé sur les demandes de M. Nétanyahou quant à l'Iran et au Hezbollah, selon le communiqué israélien.

Arrivée mercredi dans la région, Mme Ashton a rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah (Cisjordanie) et devait se rendre jeudi dans la bande de Gaza.