Le président américain Barack Obama et le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou sont « entièrement d'accord » sur la nécessité d'empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, a affirmé vendredi la Maison-Blanche après un entretien téléphonique entre les deux dirigeants.

MM. Obama et Nétanyahou « ont souligné qu'ils étaient entièrement d'accord sur leur objectif commun d'empêcher l'Iran d'obtenir une arme nucléaire. Le premier ministre a salué l'engagement du président Obama, devant l'assemblée générale des Nations unies, à faire le nécessaire pour parvenir à ce but », a précisé l'exécutif américain dans un communiqué.

L'appel téléphonique entre les deux dirigeants, dont les relations sont notoirement difficiles, s'est produit au lendemain d'une rencontre entre M. Nétanyahou et la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton en marge du grand rendez-vous annuel des chefs d'État et de gouvernement aux Nations unies à New York.

À cette occasion, un responsable du département d'État avait évoqué dans les mêmes termes les points d'accord entre les deux responsables.

Mme Clinton et M. Nétanyahou ont eu une « discussion en profondeur sur l'Iran et ont réaffirmé que les États-Unis et Israël partageaient le même objectif d'empêcher l'Iran d'acquérir une arme nucléaire », avait-il déclaré sous couvert d'anonymat.

Une ligne rouge qui a de l'écho



Le premier ministre Nétanyahou a estimé vendredi que son appel à fixer une « ligne rouge » pour stopper la progression de l'Iran vers la bombe atomique avait résonné « partout dans le monde ».

« J'ai essayé d'expliquer quelque chose hier, je crois que cela a maintenant des répercussions partout dans le monde », a-t-il déclaré à son homologue canadien Stephen Harper au début d'un entretien avec celui-ci, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.

M. Nétanyahou a répété à M. Harper qu'une « ligne rouge » devait être tracée à propos de la capacité d'enrichissement d'uranium de l'Iran, qui est « la seule partie discernable et vulnérable de leur programme nucléaire ».

En traçant au feutre une ligne rouge sur une bombe dessinée grossièrement, jeudi à la tribune de l'ONU, M. Nétanyahou visait d'abord à frapper les esprits et à attirer l'attention des médias et il y est parvenu, a reconnu un responsable israélien.

« L'Assemblée (générale) est le lieu des longs discours, certains intéressants d'autres beaucoup moins », a-t-il expliqué. « Il était important pour le premier ministre de faire valoir son point de vue d'une manière qui interpelle les représentants présents dans la salle ».

M. Nétanyahou réclame depuis des semaines à l'administration du président américain Barack Obama de fixer à l'Iran « des lignes rouges claires » à ne pas franchir dans son programme nucléaire sous peine de s'exposer à une attaque militaire.

Mais il s'est heurté à des fins de non-recevoir de Washington, la dernière fois dimanche, quand le président Obama, en campagne pour décrocher un nouveau mandat de quatre ans le 6 novembre, a qualifié de « bruit » les appels d'Israël à dicter des ultimatums à l'Iran.

Pour régler la crise du nucléaire iranien, les États-Unis et leurs partenaires au sein du groupe dit P5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l'Allemagne) privilégient une stratégie à « double voie » combinant diplomatie et sanctions économiques contre Téhéran.

Israël, considéré comme l'unique détenteur de l'arme nucléaire dans la région, et les grandes puissances soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran nie catégoriquement.