Barack Obama a promis mardi devant l'Assemblée générale de l'ONU que les États-Unis feraient « ce qu'ils doivent faire » pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, et a affirmé que le régime du président syrien Bachar al-Assad devait « prendre fin ».        

Quelques minutes avant le président américain, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'était dit inquiet des menaces de guerre agitées ces dernières semaines par Israël et l'Iran autour du programme nucléaire de Téhéran.

« Je rejette (...) les menaces d'action militaire d'un État contre un autre », a-t-il déclaré, faisant allusion aux tensions entre Israël, qui menace de frapper préventivement des sites nucléaires iraniens, et Téhéran, qui conteste l'existence de l'État d'Israël. « De telles attaques seraient dévastatrices », a-t-il affirmé : « La rhétorique de guerre assourdissante de ces dernières semaines est inquiétante ».

« Ne vous méprenez pas : un Iran doté de l'arme nucléaire (...) ferait peser des menaces sur l'existence d'Israël, sur la sécurité des pays du Golfe, et sur la stabilité de l'économie mondiale », a de son côté martelé Barack Obama.

« C'est la raison pour laquelle une coalition de nations demande des comptes au gouvernement iranien. Et c'est pourquoi les États-Unis feront ce qu'ils doivent faire pour empêcher l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire », a-t-il ajouté dans son discours, qui précédait notamment celui de son homologue français François Hollande.

« L'Amérique veut résoudre ce dossier par la diplomatie et nous pensons qu'il y a encore le temps et l'espace nécessaires pour le faire. Mais ce temps est limité », a encore poursuivi le président américain, répétant un message déjà prononcé plusieurs fois.

Plus de 120 chefs d'État, premiers ministres et ministres sont attendus cette semaine à New York pour la 67e session de l'Assemblée générale de l'ONU qui s'est ouverte mardi.

Dès lundi, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait fustigé les puissances occidentales qui imposent des sanctions à l'Iran à cause de son programme nucléaire. Les Occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran nie.

Évoquant la situation en Syrie, Barack Obama a par ailleurs affirmé que le régime de Bachar al-Assad devait « prendre fin » pour « que soit mis un terme aux souffrances de la population syrienne ».

« L'avenir ne doit pas appartenir à un dictateur qui massacre son peuple », a lancé M. Obama dans un discours à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU.

Attaques contre l'Amérique

À six semaines de la présidentielle américaine, Barack Obama est également revenu sur le film islamophobe L'Innocence des musulmans, produit aux États-Unis qui a entraîné des manifestations meurtrières dans le monde musulman et la mort de l'ambassadeur américain en Libye dans l'attaque du consulat de Benghazi, le 11 septembre.

Qualifiant ce film de « répugnant », le président américain a souligné que cette « insulte visant non seulement les musulmans, mais aussi l'Amérique » ne justifiait « aucune violence » et a promis de traquer les responsables de l'assaut contre le consulat de Benghazi.

« Les attaques contre nos ressortissants à Benghazi étaient des attaques contre l'Amérique. (...) Nous serons implacables pour traquer ces tueurs et les mener devant la justice », a déclaré le président américain à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU.

« Ici aux États-Unis, un nombre infini de publications constituent des offenses. Comme moi, la majorité des Américains sont chrétiens, et cependant nous n'interdisons pas le blasphème contre nos croyances les plus sacrées », a-t-il aussi souligné.

« Quand de nos jours n'importe qui avec un téléphone portable peut d'un seul clic répandre des images offensantes, penser que nous pouvons contrôler le flot d'information est dépassé », a-t-il poursuivi.

Malgré les violences anti-américaines des derniers jours, Barack Obama a jugé que le Printemps arabe constituait « un progrès ».

Le président français François Hollande, pour sa première apparition à la tribune du palais des Nations unies à New York depuis son élection le 6 mai, devait de son côté appeler à soutenir le déploiement d'une force africaine au Mali pour aider à combattre les islamistes armés qui tiennent le nord du pays.