Barack Obama et Benjamin Nétanyahou sont «unis» face à l'Iran dans le dossier nucléaire, a affirmé mardi soir la Maison-Blanche à l'issue d'une journée fertile en signes de discorde, dont la révélation que les deux dirigeants ne se verraient pas à l'ONU en fin de mois.

La présidence américaine a précisé que le président des États-Unis et le Premier ministre israélien s'étaient entretenus pendant une heure mardi soir heure de Washington, soit en pleine nuit à Jérusalem, pour discuter de «la menace représentée par le programme nucléaire iranien».

«Le président Obama et le Premier ministre Nétanyahou ont insisté sur le fait qu'ils étaient unis dans leur détermination à empêcher l'Iran de se doter d'une arme nucléaire», selon la même source.

Après avoir indiqué plus tôt mardi que MM. Obama et Nétanyahou ne se verraient pas lors de l'Assemblée générale de l'ONU à New York en raison d'une incompatibilité de leurs agendas, la Maison-Blanche a aussi ajouté que «contrairement à des informations parues dans la presse, jamais le Premier ministre Nétanyahou n'a demandé à rencontrer le président Obama à Washington, et une telle demande n'a jamais été refusée».

Le quotidien israélien Haaretz avait affirmé mardi que M. Nétanyahou était prêt à se rendre à Washington pour rencontrer M. Obama, mais que la Maison-Blanche avait rejeté sa demande.

La Maison-Blanche a pour sa part invoqué l'incompatibilité des programmes des deux responsables.

«Le président arrivera à New York pour l'ONU lundi 24 septembre, et en repartira le mardi 25. Le Premier ministre n'arrive à New York que plus tard dans la semaine», a expliqué à l'AFP le porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC, cabinet de politique étrangère du président), Tommy Vietor.

Peu auparavant, un haut responsable israélien avait déclaré à l'AFP que la Maison-Blanche avait décliné une demande israélienne de recevoir M. Nétanyahou lors de la prochaine visite de ce dernier à New York.

Mais pour M. Vietor, MM. Obama et Nétanyahou ne seront «tout simplement pas en ville au même moment». Il a précisé que «le président et le Premier ministre sont fréquemment en contact et le Premier ministre rencontrera d'autres hauts responsables (américains), dont la secrétaire (d'Etat Hillary) Clinton pendant sa visite» aux États-Unis.

La mise au point de la Maison-Blanche mardi soir intervient alors que Israël et les États-Unis affichent de plus en plus ouvertement leurs divergences sur le dossier nucléaire iranien. Washington a opposé lundi une fin de non-recevoir aux demandes répétées de M. Nétanyahou d'imposer à l'Iran une «ligne rouge claire» pour l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire.

En réponse, M. Nétanyahou a affirmé mardi que la communauté internationale, dans ce cas, ne pouvait pas demander à Israël d'attendre avant d'agir vis-à-vis de l'Iran, soupçonné par les grandes puissances et Israël de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil.

Dans ce dossier, M. Obama, en campagne électorale pour tenter de décrocher un second mandat de quatre ans le 6 novembre, est vivement critiqué par son adversaire républicain Mitt Romney, qui lui reproche d'avoir «laissé tomber» Israël en ne faisant pas preuve de suffisamment de fermeté face à Téhéran.

La Maison-Blanche, tout en donnant des gages de son soutien «inébranlable» à la sécurité d'Israël, assure qu'elle sera en mesure de savoir si les Iraniens décident d'assembler une éventuelle bombe nucléaire.

MM. Obama et Nétanyahou, qui se sont vus pour la dernière fois à la Maison-Blanche en mars dernier, entretiennent des relations tendues.

En mai 2011, par exemple, le Premier ministre avait infligé un camouflet à M. Obama dans son Bureau ovale et devant la presse, en rejetant la proposition du président de baser les frontières d'un futur Etat palestinien sur les lignes de 1967.