L'Iran a dénoncé dimanche ce qu'il a jugé comme étant un manque de volonté de la part des grandes puissances en vue des prochaines discussions cruciales sur le dossier nucléaire iranien prévues le 18 et 19 juin à Moscou, selon des médias locaux.

Ali Bagheri, adjoint au chef négociateur Saïd Jalili, a affirmé dans une lettre adressée à Helga Schmid, l'adjointe de Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, en charge du dossier, qu'il était «surpris» par les questions qu'elle a soulevées dans une lettre qu'elle lui avait auparavant adressée, estimant que des discussions préparatoires étaient nécessaires avant la rencontre de Moscou.

«Votre récente lettre m'a surpris, elle pose des questions qui sont bien loin des accords (...) dans les discussions de Bagdad entre l'Iran et le groupe des 5+1 et de ceux convenus entre les adjoints à Genève», écrit M. Bagheri, selon la traduction persane de la lettre publiée par plusieurs agences de presse iranienne.

Il a ajouté que Mme Schmid n'avait «ni présenté de plan ni répondu aux propositions de la République islamique d'Iran» avancées à Bagdad.

M. Bagheri demande également pourquoi le cabinet de Mme Ashton refusait une requête de Téhéran qui veut que les discussions de Moscou soient précédées d'une réunion d'experts et adjoints pour déterminer l'ordre du jour.

«Les prochaines discussions seront-elles fructueuses, avec un ordre du jour aux dimensions bien définies, ou (...) il s'agira de pourparlers simples sans ordre du jour?», écrit-il dans sa lettre.

«S'il n'y a pas de suite au niveau des adjoints et des experts à ce qui a été convenu au cours des discussions, quelle garantie peut-il y avoir au succès des prochains pourparlers?», s'est il interrogé.

M. Bagheri a toutefois affirmé que l'«Iran était prêt pour des discussions fructueuses, avec des propositions logiques et spécifiques: J'espère que vous avez les mêmes dispositions».

L'Union européenne avait de nouveau appelé jeudi l'Iran à engager des discussions sur le fond, en réponse aux critiques de Téhéran accusant les Occidentaux de vouloir perdre du temps.

Mme Schmid avait réaffirmé jeudi dans une lettre à M. Bagheri la volonté des Occidentaux de mener des discussions sur les propositions faites par le groupe de «5+1» (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) à Bagdad fin mai.

«Nous serions très encouragés si l'Iran était maintenant prêt à entamer ces discussions», écrit Helga Schmid. «Nous espérons avec force un engagement politique de votre part».

Les grandes puissances et Israël soupçonnent l'Iran, malgré ses dénégations répétées, de vouloir se doter de la bombe atomique sous couvert de son programme nucléaire civil.