L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a relancé lundi les espoirs d'une avancée sur le dossier du programme nucléaire controversé de l'Iran avec l'annonce d'une nouvelle réunion vendredi à Vienne où l'accès au site militaire suspect de Parchin jouera un rôle central.

« Nous allons nous rencontrer le 8 juin et nous avons besoin d'espérer qu'un accord sera signé dès que possible », a déclaré le directeur général de l'AIEA Yukiya Amano lors d'une conférence de presse à l'occasion de la réunion du conseil des gouverneurs, qui se tient à huis clos jusqu'à vendredi.

Cet accord sur une « approche structurée » doit permettre d'éclaircir les questions en suspens sur la nature du programme iranien soulevées dans le très critique rapport de l'AIEA en novembre dernier, et garantir en particulier l'accès au site militaire de Parchin, près de Téhéran, où l'agence soupçonne des activités nucléaires illicites.

L'AIEA avait présenté dans son rapport une série d'éléments indiquant que l'Iran avait travaillé à la mise au point de l'arme nucléaire avant 2003, et peut-être après. Le pays avait démenti, qualifiant le document de falsifié et politisé.

Selon le Japonais, les différences entre l'Iran et l'AIEA sont « minces » et ne devraient pas faire obstacle à un accord.

Les grandes puissances et Israël soupçonnent l'Iran, malgré ses dénégations répétées, de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme civil.

L'AIEA veut, non seulement, accéder aux sites, mais aussi aux documents et individus, susceptibles de l'aider à progresser dans son enquête.

Deux missions de l'AIEA à Téhéran en début d'année s'étaient soldées par un échec, les inspecteurs affirmant s'être vu refuser l'accès à Parchin.

Le dialogue avait repris à la mi-mai. Yukiya Amano avait effectué dans la foulée un voyage éclair à Téhéran, annonçant à son retour le 22 mai la signature très prochaine d'un accord avec l'Iran, s'appuyant sur des promesses faites par le négociateur iranien Saïd Jalili. Mais depuis, plus de nouvelle.

L'AIEA craint que l'Iran soit en train de faire disparaître des traces de radioactivité à Parchin. Dans son dernier rapport, Yukiya Amano a fait état « d'activités importantes qui pourraient entraver la possibilité de l'agence de mener des vérifications ».

L'ambassadeur iranien auprès de l'AIEA Ali Asghar Soltanieh a distillé un certain optimisme avant le début de la réunion. « Après la visite du directeur de l'agence Yukiya Amano, un nouveau chapitre s'est ouvert dans la coopération entre la République islamique et l'agence », a-t-il dit à l'agence IRNA.

Le chef de l'AIEA n'en a pas moins de nouveau rappelé Téhéran à l'ordre.

« L'Iran n'apporte pas la coopération nécessaire permettant à l'agence de (...) conclure que tous les matériaux nucléaires en Iran sont utilisés à des fins pacifiques », a-t-il dit selon le texte de son discours prononcé à l'ouverture de la réunion devant les délégations des 35 pays membres du conseil.

La conclusion d'un accord avec l'AIEA serait de bon augure avant la reprise des discussions avec le Groupe 5+1 (États-Unis, Chine, Russie, Grande-Bretagne, France et Allemagne) les 18 et 19 juin à Moscou. À défaut de progrès lors de cette réunion, un embargo européen sur le pétrole iranien sera mis en oeuvre dès le 1er juillet.

Et selon le quotidien israélien Haaretz de lundi, Israël et les États-Unis discutent d'un nouveau train de sanctions contre l'Iran en cas d'échec des prochaines négociations.