L'Iran a laissé poindre une ouverture en évoquant un possible compromis dans le dossier controversé de son programme nucléaire, alors que doivent se tenir plus tard cette semaine des négociations à ce sujet avec les principales puissances mondiales.

Téhéran propose de revoir à la baisse ses activités d'enrichissement d'uranium, sans toutefois abandonner sa capacité à produire du combustible nucléaire. Cette offre, évoquée par le directeur national du programme nucléaire au pays avant le coup d'envoi des discussions de vendredi en Turquie, suggère que l'Iran, qui croule sous les sanctions internationales, est prêt à négocier.

Cette manoeuvre ne semble cependant pas répondre aux exigences de l'Occident, qui demande à Téhéran de remette son matériel nucléaire le plus puissant et de faciliter la résolution d'une impasse qui fait subir des soubresauts aux marchés boursiers avec le prix du pétrole et les menaces israéliennes d'un raid aérien.

Téhéran devrait réaliser que la «porte est en train de se refermer» et que ces discussions sont une occasion à saisir, a soutenu lundi le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney.

Les négociations d'Istanbul - auxquelles prendront part l'Iran, les cinq États membres du Conseil de sécurité de l'ONU et l'Allemagne - seront les premières à se tenir directement entre les parties impliquées depuis plus de 14 mois.

Au coeur du conflit: le refus obstiné de l'Iran de fermer ses installations d'enrichissement d'uranium. Téhéran considère ses activités comme un puissant symbole de ses avancées scientifiques et de son autonomie technologique. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a qualifié le programme nucléaire de «locomotive» pour les autres projets du pays, notamment dans le secteur spatial.

Les États-Unis et leurs alliés estiment toutefois que les sites qui fabriquent du carburant pour les réacteurs pourraient éventuellement produire du matériel d'armement nucléaire. Téhéran a répété sans relâche que ses objectifs nucléaires étaient strictement pacifiques, un discours rejeté par l'Occident.