Un accord de principe a été trouvé entre les pays européens pour imposer un embargo sur l'achat de pétrole brut iranien si Téhéran ne s'engage pas à coopérer avec la communauté internationale sur son programme nucléaire controversé, a-t-on appris mercredi de sources diplomatiques.

«Il y a un accord de principe pour aller de l'avant» sur un embargo pétrolier, a indiqué un diplomate européen à l'AFP. Mais «il y a encore beaucoup de travail» à faire sur ce dossier d'ici à la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, prévue pour le 30 janvier à Bruxelles, au cours de laquelle la décision pourrait être prise, a-t-il ajouté.

L'UE avait indiqué début décembre qu'elle envisageait d'imposer de nouvelles sanctions à l'Iran après la publication du dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur les activités nucléaires de Téhéran.

Les pays européens s'étaient cependant montrés divisés sur l'opportunité d'un embargo pétrolier, qui affecterait ceux d'entre eux qui importent du pétrole iranien, comme la Grèce, l'Italie, l'Espagne et la Belgique.

En 2010, l'UE avait acheté 18% du pétrole iranien vendu dans le monde, le reste allant principalement en Asie.

Un accord s'est cependant dessiné fin décembre lorsqu'Athènes, Madrid et Rome ont levé leurs objections, a précisé un autre diplomate.

D'ici au 30 janvier, les pays européens doivent notamment se mettre d'accord sur un calendrier pour la mise en oeuvre des mesures.

Téhéran a menacé ces derniers jours de fermer le détroit d'Ormuz, par où transite entre un tiers et 40% du trafic maritime pétrolier mondial, en cas de sanctions contre ses exportations pétrolières.

Deuxième pays producteur de l'OPEP, l'Iran tire 80% de ses rentrées de devises de ses exportations de pétrole, soit environ 100 milliards de dollars pour l'année iranienne en cours (mars 2011 - mars 2012).

La Russie, la Chine et d'autres pays asiatiques ont récemment affirmé leur opposition à un embargo pétrolier.