L'Union européenne (UE) a encore ajouté jeudi 180 sociétés et responsables à sa liste des sanctions à l'encontre de l'Iran en raison de son programme nucléaire controversé et a annoncé de nouvelles mesures «fortes» qui pourraient viser le secteur stratégique de l'énergie.

Les noms des 143 sociétés et 37 personnes concernées par des gels d'avoirs et des interdictions de visa seront dévoilés vendredi dans le Journal officiel de l'Union européenne.

Réunis à Bruxelles, les ministres se sont également mis d'accord pour continuer à travailler sur des «sanctions fortes» supplémentaires visant de nouveaux secteurs, «y compris sur l'énergie», avec en ligne de mire le secteur stratégique du pétrole en Iran, a précisé un diplomate à l'AFP.

La formulation trouvée est «assez vague» pour continuer à travailler sur cette hypothèse soutenue par l'Allemagne et la France notamment, mais qui se heurte aux réticences de certains États européens dépendants du pétrole iranien, selon des sources diplomatiques.

À ce jour, l'UE a déjà gelé les avoirs de centaines d'entreprises iraniennes, et applique depuis juillet 2010 une interdiction des nouveaux investissements dans le secteur pétrolier et gazier.

Globalement, le programme nucléaire iranien a déjà fait l'objet de quatre séries de mesures économiques et financières adoptées par l'ONU depuis 2007. S'y ajoutent les sanctions prises séparément par les Occidentaux, qui vont plus loin.

Le nouveau train de sanctions décidé jeudi par l'Europe fait suite au rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui vient d'étayer dans un rapport les soupçons des Occidentaux selon lesquels Téhéran, malgré ses démentis, a travaillé à la fabrication d'une arme atomique.

Alors que le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a exclu jeudi «à l'heure actuelle» une attaque contre les installations nucléaires iraniennes en guise de rétorsion, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a réitéré que l'offre de négociation du groupe des 5+1 pour s'assurer des visées civiles des travaux de Téhéran restait sur la table.

«J'attends toujours une réponse» des Iraniens, a indiqué Mme Ashton tout en estimant qu'il fallait «tirer les conclusions» de leur attitude.

Le saccage mardi de la chancellerie britannique dans la capitale iranienne a encore envenimé la situation avec l'Europe.