Le président russe, Dmitri Medvedev, a réitéré jeudi les critiques russes contre les sanctions supplémentaires prises par les Etats-Unis et l'Union européenne contre l'Iran, appelant les grandes puissances à «agir collectivement» dans le dossier nucléaire iranien.

«Nous n'étions pas d'accord sur cela quand nous avons débattu de la résolution conjointe à l'ONU», a déclaré M. Medvedev au Wall Street Journal: «Nous devons agir collectivement. Si nous le faisons, nous obtiendrons le résultat escompté».

«Les Etats-Unis n'ont rien à perdre en imposant des sanctions supplémentaires, puisqu'ils n'ont pas de relation avec l'Iran, à la différence de la Russie et de la Chine», a ajouté le chef d'Etat, selon l'entretien mis en ligne sur le site online.wsj.com.

M. Medvedev s'est aussi dit inquiet pour le sort de la population iranienne.

Sergueï Riabkov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, avait auparavant jugé que les mesures unilatérales supplémentaires pourraient affecter la coopération sur la crise du nucléaire.

Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a de son côté qualifié jeudi de «schizophrénique» l'attitude de Moscou envers l'Iran, un pays perçu à la fois comme une menace pour sa sécurité et un partenaire commercial.

La Russie, à l'origine réticente, a soutenu et voté la proposition américaine de nouvelles sanctions à l'ONU contre l'Iran, soupçonné de chercher à se doter de la bombe nucléaire sous couvert d'un programme civil.

Ce soutien russe «aurait été impossible il y a deux ans», a insisté M. Medvedev.