Le ministre iranien des affaires étrangères Manouchehr Mottaki a invité à un dîner, prévu jeudi soir à New York, les quinze membres du Conseil de sécurité de l'ONU, a-t-on appris auprès de diplomates.

Selon un de ces diplomates basés à l'ONU, les quinze membres du Conseil ont répondu positivement à l'invitation de M. Mottaki. «Les quinze membres du Conseil seront représentés à ce dîner» à la mission iranienne auprès de l'ONU, a dit à l'AFP ce diplomate, qui a souhaité garder l'anonymat.

L'invitation iranienne, offerte en marge de la conférence de suivi du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), survient alors que les cinq membres permanents du Conseil (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) ont entamé des négociations sur une quatrième résolution prévoyant des sanctions contre l'Iran pour son programme nucléaire controversé.

Interrogé également par l'AFP, un responsable américain a déclaré que les États-Unis considéraient ce dîner comme «une nouvelle occasion pour l'Iran de démontrer au Conseil de sécurité qu'il est prêt à remplir ses obligations et à se conformer aux réglementations internationales».

«Nous allons faire en sorte que ceci soit bien compris par tous les membres», afin que le dîner ne soit pas «une occasion pour les responsables iraniens de semer la confusion», a dit ce responsable, sous couvert de l'anonymat.

Ce dîner, a ajouté le responsable américain, «est également une indication que l'Iran réalise que les efforts déployés au Conseil de sécurité et ailleurs pour l'obliger à remplir ses obligations l'isolent du reste du monde et lui causent du tort».

Le Conseil de sécurité a déjà adopté trois résolutions de sanctions contre l'Iran pour le contraindre à suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium, que Téhéran a toutes ignorées.

Les négociations sur une proposition d'échange de combustible nucléaire présentée à l'Iran par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) étant dans l'impasse, les États-Unis et leurs alliés poussent à l'adoption d'une quatrième résolution de ce type.

Les Occidentaux soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément.

Dans son discours devant la conférence TNP lundi, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait accusé les pays dotés de l'arme nucléaire, notamment les États-Unis, de menacer de cette arme les pays qui en sont dépourvus. Il avait accusé les États-Unis d'être des proliférateurs et de manipuler le TNP pour servir leurs intérêts.

Il s'était attiré une vive réplique de la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, qui l'avait accusé de chercher à profiter de la conférence pour diviser la communauté internationale.

Elle avait qualifié l'Iran de pays «en marge», qui comme la Corée du Nord montre «une détermination à violer les règles et à défier la communauté internationale.»