Une éclaircie apparue vendredi matin dans le ciel de la Floride a permis à Atlantis de décoller avec à peine quelques minutes de retard. La foudre avait frappé la veille, à quelques centaines de mètres de la rampe de lancement, ce qui avait fait craindre le pire.

Au siège de l'Agence spatiale canadienne, à Saint-Hubert, quelque 200 employés ont assisté en direct au lancement et applaudissaient chaque fois que le compte à rebours dépassait un jalon important. Neuf minutes avant le départ, le météorologiste en chef de la NASA a donné le feu vert. Un soupir de déception s'est fait entendre 31 secondes avant le lancement, quand un capteur défectueux a indiqué qu'un tuyau ne s'était pas détaché comme prévu du réservoir de carburant et a obligé l'arrêt du compte à rebours pendant une longue dizaine de secondes. Après un peu moins de 10  minutes de vol, la navette a stoppé ses trois moteurs, ce qui signifiait qu'elle était hors de danger jusqu'au retour, prévu le 20 juillet.

«C'est fantastique», a dit David Saint-Jacques, devenu astronaute en 2009, qui était à Saint-Hubert pour commenter le lancement. «Atlantis a une importance particulière pour moi parce qu'elle a fait une mission très difficile de réparation du télescope spatial Hubble. Quand Hubble a commencé sa carrière, je faisais mon doctorat en astrophysique.»

La navette spatiale se dirige vers la Station spatiale internationale (SSI) avec un équipage réduit de quatre astronautes au lieu de sept. Comme il s'agit du dernier vol d'une navette, la NASA ne pourra en envoyer une autre pour ramener l'équipage en cas de problème. Depuis la désintégration de Columbia, en 2003, la NASA inspecte minutieusement les tuiles thermoprotectrices situées sous les navettes pendant qu'elles sont en orbite, au cas où elles auraient été endommagées au moment du lancement, comme c'était arrivé à Columbia.

Ce 135e vol d'une navette apporte à la Station spatiale internationale des pièces de rechange, deux modules cargo et le matériel nécessaire à deux expériences. L'une d'elles permettra de tester le ravitaillement robotisé d'un satellite en orbite, l'un des objectifs principaux de la troisième génération du bras canadien, actuellement en préparation. Atlantis s'amarrera demain à la SSI.

Le prochain astronaute canadien à s'envoler sera Chris Hadfield. À bord du vaisseau russe Soyouz, désormais le seul moyen de se rendre à la SSI, il partira en décembre 2012 pour un séjour de six mois à titre de commandant. M. Saint-Jacques, qui est en train d'apprendre le russe, estime que lui et Jeremy Hansen auront leur chance d'aller en orbite d'ici une dizaine d'années.