La Maison-Blanche a affirmé lundi ne pas avoir encore tranché quant à l'opportunité de diffuser des photos de la dépouille d'Oussama ben Laden, une mesure réclamée par des élus du Congrès américain pour servir de preuve face à l'opinion publique mondiale.



«Nous allons faire tout notre possible pour faire en sorte que personne ne puisse essayer de nier le fait que nous avons eu Oussama ben Laden», a déclaré le principal conseiller du président Barack Obama pour l'antiterrorisme, John Brennan.

«Et donc, la diffusion d'information, dont des photos, c'est quelque chose qui reste à déterminer», a ajouté M. Brennan lors d'une conférence de presse.

Plus tôt lundi, au lendemain de l'élimination du chef d'Al-Qaïda par un commando américain dans une villa au Pakistan, le sénateur Carl Levin, président de la commission de la Défense à la chambre haute du Congrès, avait estimé qu'il serait nécessaire à terme de publier de telles photos.

«Je pense qu'à un moment donné, les photos de son corps seront publiées, je ne sais pas quand, mais je pense qu'elles le seront et qu'elles doivent l'être», a dit à la presse M. Levin.

Il a ajouté, en faisant allusion à de possibles représailles anti-américaines, que son «intuition est que» la diffusion de ces photos «doit être retardée jusqu'à ce que les réactions se calment».

Son collègue indépendant Joe Lieberman, qui préside la commission de la Sécurité intérieure, a ajouté que cela «pourrait être nécessaire de publier les photos -si épouvantables qu'elles soient, puisqu'il a été atteint à la tête (par balles)- pour écarter tout idée selon laquelle il s'agirait d'une ruse de l'administration américaine».

M. Lieberman a indiqué qu'il était absolument convaincu que l'homme abattu était bien Oussama ben Laden.

Pour sa part, le président de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, le républicain Mike Rogers, a assuré: «Nous voulons nous assurer que nous maintenons de la dignité -s'il y en avait une- chez Oussama ben Laden, afin de ne pas exacerber des problèmes dans d'autres endroits du monde et que nous fournissons suffisamment de preuves pour que les gens sachent que c'était bien Oussama ben Laden».