Après la mort d'Oussama Ben Laden, l'Égyptien Ayman al-Zawahiri, 59 ans, le «cerveau» et principal porte-parole d'Al-Qaïda, devient le premier dirigeant de l'organisation et, par là-même, l'homme le plus recherché du monde.

À l'instar de son «chef», il s'est caché après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Il a été vu une dernière fois en octobre 2001 à la frontière afghano-pakistanaise. Son épouse, son fils et ses deux filles ont été tués par des frappes américaines à Kandahar deux mois plus tard.

Depuis lors, cet homme à la barbe fournie, aux larges lunettes, aisément reconnaissable à sa «bosse» sur le front, a lancé, par videos, de nombreux appels à la «guerre» contre l'Occident.

Né le 19 juin 1951 à Maadi, près du Caire au sein d'une famille bourgeoise, -son père était un médecin réputé et son grand-père un grand théologien d'Al-Azhar, au Caire-, Zawahiri devient chirurgien. Ses amis le décrivent comme un «poète».

Mais ses convictions sont très précoces. Il intègre la confrérie des Frères musulmans dès l'âge de 15 ans.

Impliqué dans l'assassinat, en 1980, du président Anouar al-Sadate, il fut emprisonné pendant trois ans, puis parvint à rejoindre l'Arabie saoudite, les États-Unis, et enfin le Pakistan au milieu des années 80.

C'est dans la «Jihad» contre les Soviétiques qu'il rencontre Ben Laden. Leurs destins sont alors scellés, même s'il appartient au groupe Jihad islamique égyptien qui ne rejoindra Al-Qaïda qu'en 1998. Néanmoins, leurs routes vont diverger quelque temps.

Ainsi, al-Zawahari séjourne en Europe au début des années 90. Il est arrêté en Russie en 1996, alors qu'il recrutait des combattants pour se battre en Tchétchénie.

Deux ans plus tard, il retrouve son «mentor», et les États-Unis le mettent sur leur «liste noire» pour avoir soutenu les attentats contres les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie en août 1998. Il est également condamné à mort, par contumace, dans son pays, l'Egypte, pour sa participation à nombre d'attentats, en particulier celui qui a tué 62 personnes, dont 58 touristes étrangers touristes à Louxor, en 1997.

Devenu son bras droit, il est également le médecin personnel du chef d'Al-Qaïda qui souffre d'une maladie des reins depuis longtemps.

Considéré comme la cheville ouvrière des attentats les plus spectaculaires du réseau, dont ceux du 11 septembre 2001 aux États-Unis, il a été placé au second rang des terroristes les plus recherchés au monde par le FBI.

Sa tête est mise à prix 25 millions de dollars par le Département d'État.

«Ayman al-Zawahiri est le cerveau d'Oussama Ben Laden. C'est après la rencontre entre les deux hommes que Ben Laden a pris cette importance», affirme l'avocat islamiste égyptien Mountasser al-Zayat, qui l'a bien connu.

Dans ses messages audio ou video, il fustige, en vrac, les dirigeants pakistanais, mais aussi les États-Unis, Israël, l'ONU, les régimes arabes et pays européens comme la France.

Plusieurs fois, il est annoncé mort. En 2002, puis en 2007. À chaque fois, il réapparait, et dénonce dans les médias la politique américaine, que ce soit en Afghanistan et en Irak.

Selon un de ses proches, al-Zawahiri se serait remarié et aurait eu une fille en 2005.