Les photos de famille de Margaret Tyler, retraitée londonienne, occupent trois petites tablettes dans son salon. Le reste de sa maison croule sous les babioles et antiquités à l'effigie de la famille royale. Sa résidence, située dans un quartier paisible de Londres, est un véritable musée.

Ici, un buste du prince Charles qu'elle a déniché chez un antiquaire dans les années 80. Tout près, une poupée kitsch du prince William, enfant. Partout, des tasses, des cadres, des magazines... Un bric-à-brac évalué à 65 000$.

«J'aurais besoin d'une nouvelle maison», dit en riant la grand-mère de quatre petits-enfants.

10 000 articles

À l'approche du mariage du prince William avec Catherine Middleton, la liste des 10 000 articles qu'elle possède s'allonge dangereusement. Elle mange maintenant ses repas sur ses genoux puisque sa table à manger a été transformée en autel en l'honneur du jeune couple: assiettes, photos et même une reproduction bon marché de la bague de fiançailles.

Il y a cependant un souvenir qu'elle n'achètera pas: le sac vomitif pour les antimonarchistes. «Je ne vois pas l'humour là-dedans», dit la patriote en fronçant les sourcils.

Margaret Tyler s'explique mal son passe-temps, qu'elle a commencé pour s'occuper, peu avant le mariage de Charles et Diana. D'ailleurs, sa grande fierté est sa chambre à l'arrière consacrée à la mère du prince William. Le joyau de sa collection est une peinture à l'huile de Diana et ses deux jeunes fils.

«Ce sont mes enfants qui me l'ont offerte, alors cela a aussi une valeur sentimentale», dit-elle.

Depuis la mort de Lady Di, Margaret Tyler a jeté son dévolu sur la reine Élisabeth. Elle l'a rencontrée trois fois. Elle va si souvent à Windsor dans l'espoir de la voir qu'elle dit: «C'est ma deuxième maison.»

«La reine doit savoir qui je suis maintenant, poursuit-elle. Elle est probablement écoeurée de me voir!»

Célébrité

Il faut dire que la dame aux cheveux gris est presque aussi célèbre que la monarque. Des autocars de touristes arrivent souvent chez elle à l'improviste. De bons Samaritains lui lèguent parfois des objets royaux d'une parente disparue.

Et maintenant, les journalistes du monde entier défilent dans son salon. Mais Margaret Tyler en tire un plaisir évident. Elle commentera d'ailleurs le mariage en direct pour la chaîne de télévision américaine TLC. «Je n'ai jamais été aussi occupée de ma vie», dit l'énergique retraitée, qui avait engagé des figurants costumés de l'époque victorienne pour sa fête prénuptiale.

Interrogée sur l'apparente indifférence d'une majorité de Britanniques face aux noces royales, Margaret Tyler rétorque, avec un sourire entendu: «Attendez à vendredi, ce sera une autre histoire!»