Sur le site internet du groupe extrémiste Musulmans contre les croisades (Muslims Against Crusades), le prince William et sa famille ont des têtes de méchants. Le prince Harry a une croix gammée sur son béret militaire. Sous leurs visages, on peut lire: «Les croisés, ennemis d'Allah et son prophète.»

Sur la page d'accueil, un décompte jusqu'au mariage et un appel aux musulmans à «perturber» la cérémonie.

Voilà le genre de menaces potentielles avec lesquelles devra composer Scotland Yard vendredi. Environ 5000 policiers seront sur le pied de guerre pour veiller à la sécurité du couple, des 1900 invités, dont des chefs d'État, et des centaines de milliers d'admirateurs dans la capitale.

À cela s'ajoute le spectre d'une attaque de terroristes nord-irlandais, enragés par la visite prochaine de la reine Élisabeth dans la province. Auteurs de 40 complots dans la dernière année, ils ont déjà ciblé la famille royale par le passé.

La commandante responsable de l'opération de sécurité de 32 millions de dollars s'est voulue rassurante hier. «Nous nous préparons depuis 22 semaines à cet événement», a dit Christine Jones à la BBC. Scotland Yard a tout de même appelé la population à être «ses yeux et ses oreilles».

La police métropolitaine a procédé à six arrestations «préventives» ces derniers jours et d'autres devraient suivre. Jusqu'à maintenant, 68 personnes ont été bannies du centre-ville de Londres, surtout des anarchistes épinglés à une grande démonstration en mars.

Le groupe extrémiste Musulmans contre les croisades a demandé l'autorisation de protester devant l'abbaye de Westminster, ce qui a incité un mouvement fasciste, la Ligue de Défense anglaise, à en faire autant. Leurs demandes ont été rejetées.

«Nous ne tolérerons pas la présence de groupes qui voudront perturber les célébrations de la journée», a affirmé la commandante Jones hier.

Selon la police métropolitaine, aucune menace spécifique ne pèse sur la cérémonie nuptiale. Cependant, le niveau d'alerte terroriste est fixé à «grave» au pays, ce qui signifie qu'un attentat est très probable.

Photo: AP

Des policiers britanniques inspectent les tubes utilisés pour construire les estrades qui seront occupées par les centaines de journalistes appelés à couvrir le mariage princier, vendredi.