Le prince Andrew, sur la sellette pour ses fréquentations et ses prestations dispendieuses, a abandonné ses fonctions de représentant spécial du gouvernement pour le commerce international, a confirmé jeudi le palais de Buckingham, à la suite d'informations des médias britanniques.

«Le rôle de représentant spécial n'existe plus, le Duc d'York (Andrew) ayant décidé d'y renoncer après 10 ans», a indiqué un porte-parole du palais.

D'après la chaîne de télévision Sky News et le quotidien the Daily Mail, le prince, âgé de 51 ans, qui occupe ses fonctions depuis 2001, devrait toutefois continuer à voyager de façon plus informelle pour promouvoir les exportations britanniques.

Le premier ministre David Cameron a rendu hommage, dans un communiqué, à la «contribution majeure» du prince, se déclarant «certain que lui, et d'autres membres de la famille royale, continueront de faire la promotion des intérêts commerciaux britanniques au Royaume-Uni et à l'étranger».

Le fils cadet de la reine Elizabeth II, dont les fréquentations ont souvent été mises en cause, avait été épinglé il y a quelques mois pour ses relations avec un riche homme d'affaires américain, Jeffrey Epstein, condamné pour avoir eu recours aux services de prostituées mineures.

Un ancien ministre travailliste Chris Bryant avait alors estimé qu'il était temps qu'il quitte ses fonctions, car le prince était «une source d'embarras».

Andrew, surnommé «Airmiles Andy», en raison de ses voyages dispendieux et de son goût immodéré pour les avions privés, n'est pas rémunéré pour ses missions, mais ses frais sont pris en charge par le gouvernement.

Son «comportement déplacé» lors des voyages officiels, sa «grossièreté» et «ses erreurs de jugement» ont souvent été critiqués dans la presse. Le site WikiLeaks avait ainsi révélé les propos à l'emporte-pièce qu'il avait tenus au Kirghizistan où il avait notamment répondu à un convive évoquant des problèmes de corruption: «Mais c'est la France tout craché!».

En 2007, il avait été au centre d'une polémique sur les conditions de la vente d'une de ses propriétés à un milliardaire kazakh à un prix beaucoup plus élevé que celui initialement demandé.

Les écarts de conduite de son ex-épouse Sarah Ferguson, avec laquelle il est toujours resté en bons termes, ont ajouté à la polémique.

En mars, la presse avait publié la lettre adressée par un ancien ambassadeur du Royaume-Uni au gouvernement pour lui demander de mettre fin «au plus vite» aux fonctions du prince.