William et Kate se sont retirés en début d'après-midi à la citadelle, la résidence du gouverneur général à Québec, après être allés aux devant de la foule venue assister à leur visite.

Le couple princier a ainsi fait fi des cris des manifestants qui protestaient, plus loin, contre leur présence.

Ils ont serré les mains des curieux pendant quelques minutes au cours de leur premier écart au protocole pour le duc et la duchesse dans la province.

À Montréal, la veille, aucun contact improvisé avec la foule n'a eu lieu, le couple sortant en vitesse de son véhicule à chaque événement.

Quelques minutes plus tôt, William s'était adressé uniquement en français aux citoyens de la Vieille-Capitale, rendant hommage au Royal 22e Régiment. Dans une très courte allocution, il a exprimé sa fierté d'avoir pu «inspecter» des militaires à la «réputation aussi forte que légendaire». Il a aussi souligné la joie de vivre et la fierté des Québécois. «Cette ville est remplie de beauté et d'histoire, a-t-il affirmé. Nous sommes simplement ravis d'être ici.»

Le duc de Cambridge a conclu son discours en s'excusant pour son accent. La foule massée dans le Vieux-Québec a réagi en applaudissant et en criant.

Quelques minutes auparavant, le premier ministre Jean Charest avait affirmé que tous les Québécois étaient contents d'accueillir le couple princier.

Pourtant, un avion a survolé la ville de Québec et les visiteurs royaux trainant derrière lui une longue banderole indépendantiste. «Vive le Québec libre!», ont peut-être pu lire le prince William et sa femme Kate. Le Réseau de résistance du Québécois (RRQ) a revendiqué l'action.

Le coup fumant est survenu alors que le duc de Cambridge terminait de passer en revue plusieurs soldats en tenue de cérémonie rouge vif avec le maire de Québec, Régis Labeaume, et le premier ministre du Québec, Jean Charest.

Le couple princier était arrivé quelques dizaines de minutes plus tôt à l'hôtel de ville de Québec pour participer à la cérémonie du Droit de cité, en l'honneur du Royal 22e Régiment.

Au cours de cette cérémonie annuelle, les autorités municipales ont symboliquement donné le droit de circuler sur le territoire de Québec aux militaires.

Par ailleurs, quelque deux cent manifestants ont exprimé leur opposition à la venue du couple princier près l'hôtel de ville. Le RRQ avait invité la population à protester contre la visite des nouveaux mariés.

La police de Québec rapportait une arrestation, dimanche en début d'avant-midi. Un homme dont l'âgé n'a pu être précisé a été appréhendé pour entrave au travail d'un policier.

Le périmètre de sécurité établi par les autorités maintenait les protestataires derrière l'hôtel de ville. Les manifestants brandissaient des drapeaux des patriotes, des drapeaux noirs du RRQ et des affiches. Leurs cris pouvaient tout de même être entendus à partir de l'estrade des dignitaires.

En fin d'après-midi, ils traverseront sur l'autre rive du fleuve, au fort de Lévis. William et Kate ont pris part à un événement qui soulignera le 375e anniversaire de la seigneurie de Lauzon, dont est issue l'actuelle ville de Lévis. Là aussi, ils ont donné de nombreuses poignées de mains.

Ils ont ensuite quitté par avion pour se rendre à Charlottetown. Ils séjourneront sur l'Île-du-Prince-Édouard jusqu'à lundi soir, pour ensuite continuer leur visite aux Territoires du Nord-Ouest

En avant-midi, Kate et William avaient quitté la frégate qui les a transportés de Montréal à Québec pour se rendre à la Maison Dauphine, un centre qui accueille des jeunes souvent aux prises avec des problèmes de toxicomanie et de pauvreté.

Le couple princier a pu discuter avec certains des jeunes qui fréquentent la maison.

William a aussi disputé une partie de soccer sur table contre Steven, un jeune de la maison qui servait aussi d'interprète à Kate.

«Je vais le battre!», s'est exclamé le jeune homme de 26 ans.

Ce match international s'est terminé par un score de 4-4, avec une formidable remontée du prince dans les dernières minutes de jeu.

Un jeune nommé P.-A., qui refuse de s'identifier autrement que par les initiales de son prénom, a ensuite montré au nouveau couple ses talents de jongleur en faisant valser trois petites boites de bois dans les airs.

Des fervents monarchistes, les jeunes de la Maison Dauphine?

Pas vraiment.

«La Maison Dauphine m'a aidé, alors j'aide la Maison Dauphine», a expliqué P.-A.

En sept ans, le centre l'a aidé à terminer son secondaire et son CÉGEP, puis à entrer dans une école des métiers du cirque.

Le couple princier a entamé sa quatrième journée de visite officielle au Canada en participant à une cérémonie multiconfessionnelle sur le pont de la frégate NCSM Montréal. Le prince William a assisté à la cérémonie en complet marine plutôt qu'en uniforme militaire. Son épouse portait une élégante robe bleu royal conçue par le designer canadien Erdem.

En descendant du navire, le duc et la duchesse de Cambridge ont notamment été salués par Konrad Sioui, grand chef de la nation Huronne-Wendat. Celui-ci a remis au duc une copie du traité signé par la Couronne britannique et sa nation en 1760.