Longtemps discrète jusqu'à en paraître effacée, Kate Middleton, la future épouse du prince William, s'est muée en princesse modèle pour séduire des Britanniques malmenés par la crise et échaudés par les errements passés de la famille royale.

Pas de critiques - ou presque - dans les journaux depuis que celle qui se fait désormais appeler Catherine a fait ses premiers pas officiels avec une aisance remarquée, cultivant une image de simplicité et de naturel pimentée d'un zeste de glamour.

On l'a vu, tout sourire, baptiser un bateau aux côtés de William; très à l'aise, malgré la pression, lors d'une visite à l'université qui a abrité leurs premières amours; experte dans l'art de faire sauter des crêpes devant des badauds à Belfast.

Jolie mais sans ostentation, avec ses cheveux bruns flottant sur ses épaules et ses tenues achetées dans de grandes chaînes, Kate Middleton offre à 29 ans le visage rassurant d'une jeune femme presque comme les autres.

La robe blanche qu'elle arbore sur l'une de ses photos officielles a coûté moins de 200 euros et ses toilettes élégantes, mais toujours sages, font école dans la rue: certains des modèles qu'elle a portés en public se sont vendus ensuite comme des petits pains.

Sportive et confiante, «Miss Middleton», notait un jour un éditorialiste, «offre une rafraîchissante combinaison de jeune femme ordinaire, les pieds sur terre, et de glamour».

De quoi satisfaire ses concitoyens étranglés par la cure d'austérité imposée par le gouvernement. Mais aussi la reine qui a eu fort à faire pour tenter de restaurer l'image de la monarchie ternie par le mariage calamiteux de Charles et Diana, les frasques de Fergie ou le comportement du prince Andrew.

Ses origines «middle-class» - sa mère, hôtesse de l'air, et son père, régulateur aérien, ont fait fortune en montant une entreprise familiale d'articles de fête - jouent également en sa faveur. Et alimentent la romance de la «roturière qui a conquis le coeur du prince» et pourrait devenir reine.

Tout comme le fait qu'elle ait partagé la vie de William, rencontré il y a dix ans à l'université, avant de l'épouser, à l'instar de nombreux jeunes couples.

Diplômée en histoire de l'art, Kate n'a toutefois fait après ses études qu'une brève incursion dans le monde du travail pour le compte d'un fabriquant de vêtements. Elle retournera ensuite vivre chez ses parents, en attendant que son prince demande enfin sa main.

Ce comportement de Pénélope lui avait valu à l'époque le sobriquet de «Waity Katy» («Kate la patience») et les sarcasmes de commentateurs qui notaient que sa «principale occupation ces dernières années avait été de se préparer à épouser» William.

«Y-a-t-il derrière ce sourire autre chose qu'une vie vide?», se demandait encore dernièrement le Times, évoquant l'«insoutenable légèreté de Kate».

D'autres s'agacent de cette image trop lisse de «Barbie» ou de «foutue mademoiselle parfaite», comme l'aurait baptisée, à en croire la presse, Zara Phillips, petite-fille de la reine.

On ne lui connaît, il est vrai, que deux audaces publiques: un défilé de mode à l'université dans une robe transparente laissant voir ses sous-vêtements et une soirée en boîte de nuit où elle s'était affublée d'oreilles de lapin.

Car dans ce parcours quasi sans faute, rien n'a apparemment été laissé au hasard.

William et Kate représentent «un nouveau concept pour la monarchie», celui de «prince et princesse modernes», note Max Clifford, spécialiste en relations publiques. «Tout cela a été soigneusement préparé. Beaucoup de conseils ont été prodigués en coulisses et jusqu'à présent, ça a très bien marché».