Anders Behring Breivik, jugé pour la mort de 77 personnes, était «tolérant» et «gentil» dans ses jeunes années, a témoigné mardi son meilleur ami d'enfance, qui n'a pas particulièrement réagi quand il a subi une intervention pour avoir «un nez plus aryen».

Au 26e jour du procès de l'extrémiste de droite, un homme qui connaît l'accusé depuis plus de 20 ans a brossé le portrait d'un individu somme toute ordinaire, intelligent, bon à l'école et sociable, mais qui a commencé à s'isoler après le lycée.

«Il ne sortait pas du lot», a affirmé le témoin de 32 ans. «Il était plutôt tolérant et ne cherchait jamais les embrouilles», a-t-il ajouté, même s'il a dit avoir eu vent de quelques épisodes violents.

«Je ne l'ai jamais connu comme extrême», a-t-il souligné.

Pourtant, en 1999, à l'âge de 20 ans, Breivik, décrit comme très soucieux de son allure, subit une opération du nez pour se donner un air «plus aryen », mais ce détail n'a pas fait broncher le groupe de camarades qui ont juste moqué la vanité de leur ami qui utilisait alors aussi des poudres cosmétiques.

De son côté, l'extrémiste de 33 ans, qui se dit en croisade contre «l'invasion musulmane» et le multiculturalisme en Europe, affirme avoir eu le nez cassé lors d'une agression par un Pakistanais, mais aucun de ses camarades censés s'être trouvés sur place ne se souvient de cet épisode.

Selon le témoin, pompier de profession, Breivik était «un peu spécial» à cette époque, optant pour des choix vestimentaires très personnels, choisissant par exemple de porter des lunettes de soleil dans les bars le soir.

Les rapports entre Breivik et son meilleur ami d'enfance se sont par la suite distendus quand ce dernier est parti vivre à l'étranger en 2003, période à laquelle le tueur a commencé à s'isoler, consacrant une très grande partie de son temps aux jeux vidéo et à ses entreprises en démarrage.

À son retour en Norvège en 2008, le témoin a expliqué n'avoir eu que des contacts très sporadiques avec Breivik, lequel avait alors choisi de s'isoler presque complètement de son groupe de camarades.

Les deux hommes se sont vus une dernière fois pour un dîner en avril 2011. «Je n'ai rien noté de spécial», a dit le pompier.

Trois mois plus tard, Breivik tuera 77 personnes en ouvrant le feu sur des jeunes travaillistes réunis en camp d'été sur l'île d'Utoya juste après avoir fait exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo.