Le procès qui s'ouvre lundi aux États-Unis pour déterminer les responsabilités dans la marée noire du golfe du Mexique en 2010 pourrait durer jusqu'en 2014, a estimé dimanche le directeur général du géant pétrolier britannique BP Bob Dudley, dans une interview au Sunday Telegraph.

M. Dudley a envisagé que le procès aille «jusqu'en 2013 ou 2014», tout en affirmant à nouveau qu'il espérait «des accords» avec la justice américaine.

«Espérons que nous parviendrons à trouver des accords et que nous arriverons à réduire les incertitudes, afin d'aller de l'avant», a affirmé Bob Dudley, nommé en 2010 après la catastrophe et qui lutte sans relâche pour tourner la page d'un épisode qui a un temps menacé la survie de la compagnie.

Il a souligné que son groupe avait amélioré ses procédures de sécurité depuis la catastrophe. «Je pense que nous utilisons à l'heure actuelle les normes les plus strictes au monde pour les plateformes de forage», a-t-il affirmé.

«Les gens comprennent que nous sommes sérieux. Je pense qu'un accident comme celui-là fait changer votre sens des responsabilités. Je crois que l'industrie pétrolière va changer, comme n'importe quelle industrie après un terrible accident industriel», a ajouté le dirigeant de BP, qui a publié un profit de 23,9 milliards de dollars de bénéfice en 2011.

Des dizaines de milliards de dollars seront en jeu au procès qui s'ouvre lundi à La Nouvelle-Orléans pour déterminer les responsabilités de BP et de ses sous-traitants dans la pire catastrophe écologique de l'histoire des États-Unis.

De nombreuses plaintes au civil du gouvernement américain, d'entreprises et de particuliers accusent BP et ses principaux sous-traitants Transocean et Halliburton d'avoir fermé les yeux ou négligé les signes avant-coureurs de la catastrophe.

L'explosion le 20 avril 2010 de la plateforme Deepwater Horizon, à quelque 80 km au large de La Nouvelle-Orléans (Louisiane, sud des États-Unis), a fait 11 morts et répandu des centaines de millions de litres de brut dans le golfe du Mexique jusqu'à la fermeture du puits quatre mois plus tard.

Un juge fédéral doit désormais déterminer si BP et/ou ses sous-traitants ont commis une «faute lourde» et fixer les dommages et intérêts.