Le gouvernement américain et BP sont proches d'un accord pour que les futurs revenus des activités du géant pétrolier dans le golfe du Mexique garantissent le fonds de nettoyage et de compensation des victimes de la marée noire, écrit le Wall Street Journal mardi.

«L'administration Obama et BP sont proches d'un accord pour utiliser les futurs revenus du géant pétrolier dans le golfe du Mexique afin de garantir les opérations de nettoyage et le fonds de compensation (aux victimes) de 20 milliards de dollars, ce qui donnerait aux deux parties une incitation à poursuivre la production dans le golfe», affirme le quotidien financier.

Le naufrage le 22 avril de la plateforme en eaux profonds Deepwater Horizon, opérée par BP dans le golfe du Mexique, est à l'origine de la pire marée noire de l'histoire des États-Unis.

BP avait annoncé lundi avoir fait un premier versement de trois milliards de dollars à ce fonds.

«Les discussions continuent, toutefois, sur la manière dont BP va garantir ses obligations restantes de 17 milliards de dollars», poursuit le quotidien.

«À un moment, il a été question de garantir ces fonds avec les champs pétroliers de BP dans le golfe, mais le gouvernement ne voulait pas se retrouver propriétaire de puits», souligne le Wall Street Journal, citant une source proche du dossier.

BP a jusqu'à présent indiqué qu'il comptait s'acquitter du paiement des 20 milliards de dollars grâce à ses opérations habituelles et à des ventes d'actifs.

Mais l'administration américaine souhaite des biens offerts en garantie afin de sécuriser le financement du fonds de nettoyage et de compensation, dans l'hypothèse où BP ne serait pas en mesure de faire face à ses obligations en raison de problèmes financiers ou juridiques dans la foulée de la marée noire.

Garantir ce fonds avec l'exploitation des opérations de BP dans le golfe du Mexique ferait que BP et le gouvernement américain se retrouveraient en quelques sortes partenaire, ce qui serait délicat politiquement.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de BP n'a pas commenté les informations du Wall Street Journal, mais a rappelé que le groupe s'était «engagé à ouvrir ce compte de garantie bloqué et à mettre de l'argent dessus».

«Nous continuons à discuter avec les autorités sur la meilleure manière de tenir cet engagement», a rappelé ce porte-parole.