Environ trois quarts du brut qui s'est déversé dans le golfe du Mexique depuis la rupture du puits de pétrole à l'origine de la marée noire ont été éliminés, a annoncé mercredi une responsable du gouvernement américain.

«Les scientifiques nous disent qu'environ 25% (du pétrole) n'a pas été récupéré, ne s'est pas évaporé ou n'a pas été pris en charge par la nature», a déclaré sur ABC Carol Browner, chargée des questions énergétiques et environnementales à la Maison-Blanche.

Selon un rapport de l'Agence océanique et atmosphérique (NOAA) et du département de l'Intérieur, seul 26% du pétrole déversé dans le golfe du Mexique se trouve encore dans la nature.

Pour le reste, un tiers a été capté ou traité, que ce soit en le brûlant, en le dispersant avec des produits chimiques, en le récupérant à la surface ou directement à la sortie du puits, et 41% s'est évaporé ou s'est dispersé sous forme de gouttelettes microscopiques sous l'action des forces naturelles, explique le rapport.

Les 26% qui restent, soit 1,3 million de barils (207 millions de litres), sont classés dans le rapport comme «pétrole résiduel» qui «se trouve soit à la surface, soit juste en-dessous sous forme de résidus ou de boulettes, soit sur le rivage où il (...) s'est retrouvé enterré dans le sable et les sédiments».

Le fait que les trois quarts du pétrole aient disparu «n'est pas une surprise, c'est même très cohérent avec nos premières estimations», a commenté, Georges Peigne, chercheur au Centre de documentation, de recherche et d'expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux (Cedre), un organisme public français basé à Brest (ouest).

«Nous avions noté que la fuite ne provoquait pas une nappe en surface qui allait en s'amplifiant jour après jour, alors qu'elle était alimentée jour après jour», a souligné ce chercheur interrogé par l'AFP.

Un total de 4,9 millions de barils (780 millions de litres) se sont échappés du puits endommagé à la suite de l'explosion et du naufrage de la plateforme Deepwater Horizon fin avril. Quelque 800.000 barils (127 millions de litres) ont été récupérés.

La fuite de brut avait été stoppée le 15 juillet grâce à la pose d'un entonnoir sur la tête de puits, et, mercredi, BP a annoncé être parvenu lors de l'opération «static kill» à boucher le puits par des boues de forage, une étape cruciale en vue de son colmatage définitif.

Le risque qu'une importante fuite sous-marine apparaisse à certains endroits à la surface de l'océan, mettant en péril les zones côtières du Golfe, semble hautement improbable.

«Il n'y a absolument aucune preuve qu'il existerait une concentration significative de brut que nous n'aurions pas prise en compte», a affirmé Jane Lubchenco, à la tête de la NOAA.

Cependant, bien que le pétrole semble «se dégrader rapidement», en partie grâce aux températures élevées et «à des niveaux favorables de nutriments et d'oxygène» dans le golfe, les estimations gouvernementales «ne tirent pas de conclusions sur l'«impact à long terme», a-t-elle déclaré au New York Times.

«Comprendre entièrement les dégâts et l'impact de la marée noire sur l'écosystème du golfe du Mexique prendra du temps et nécessitera une surveillance et des recherches constantes», avertissent les autorités dans un communiqué de presse.