Le patron désigné de BP, Bob Dudley, en visite dans le golfe du Mexique a promis vendredi aux résidents, affectés par la marée noire, que son groupe ne les abandonnerait pas, alors que les ingénieurs mettaient la dernière main au rebouchage définitif du puits.

Pour sa première visite dans la région en tant que nouveau chef de BP, Bob Dudley a choisi de se rendre dans le Mississippi, l'État qui l'a vu grandir.

«Nous avons eu de bonnes nouvelles en ce qui concerne le pétrole (...) mais cela ne signifie pas que nous en ayons terminé. Nous allons être là pendant des années encore», a dit M. Dudley, nommé mardi à la tête du groupe britannique en remplacement de Tony Hayward, critiqué aux États-Unis pour ses maladresses verbales.

En surface, avec la fin de l'écoulement du pétrole, la nature des opérations chapeautées par BP change et les combinaisons de protection de ceux venus récupérer le pétrole vont se raréfier.

Pour autant, cela ne signifie pas que BP se retire de la zone, a assuré Bob Dudley.

Si depuis le 15 juillet le pétrole ne s'écoule plus grâce à un «entonnoir» posé sur la fuite, le puits à l'origine de la marée noire n'est pas condamné.

Pour cela, les ingénieurs continuent de travailler sur le «Static Kill» qui consiste à injecter des liquides et des matières solides puis à cimenter le puits. «Nous avons bon espoir que le Static Kill aura été réalisé mardi» ou plus tôt, a annoncé Bob Dudley.

La touche finale, dite «Bottom Kill», consistera à injecter un mélange d'eau et de matières solides puis du ciment via le puits de secours. Selon M. Dudley, cette dernière opération devrait avoir lieu fin août au plus tard.

Pour éviter une nouvelle catastrophe, la Chambre des représentants américaine a adopté vendredi un train de mesures destiné à réformer le secteur. Le texte doit encore être étudié au Sénat.

Ce vaste plan établit de nouvelles normes de sécurité et met en place des mesures à long terme pour la restauration du Golfe. Il dissout le service de gestion des ressources minières (MMS), critiqué pour son laxisme dans l'inspection de la plateforme dont le naufrage le 22 avril a provoqué la marée noire.

En outre, le texte prévoit que le plafond des indemnisations, limité à 75 millions de dollars, soit abandonné.

Il est toujours impossible de connaître avec précision le volume de pétrole qui s'est échappé dans l'océan depuis l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon le 20 avril: les estimations oscillent entre 477 millions de litres et 842 millions.

Thad Allen, chargé de la lutte contre la marée noire pour le gouvernement américain, a indiqué vendredi qu'une évaluation était en cours.

Il est nécessaire de connaître le volume total «pas seulement pour savoir où se trouve (le pétrole)», mais aussi «pour évaluer les dégâts qu'a subi la nature», a-t-il relevé.

L'amiral a également indiqué qu'il faudrait s'occuper des quelque 3400 km de barrages flottants qui ont été mis en place pour empêcher le brut de souiller le littoral et dont la présence est chaque jour moins utile. Une partie pourrait être stockée puis réutilisée, l'autre recyclée, a-t-il ajouté.

Parallèlement, la Louisiane a annoncé la réouverture de larges zones de pêche dans le Golfe après les résultats positifs de tests sanitaires.

Enfin, BP a assuré vendredi qu'il tiendrait son engagement de mettre en place un fonds de 100 millions de dollars destiné à soutenir les employés du secteur pétrolier qui se sont retrouvés sans emploi à la suite du moratoire gouvernemental sur les forages en eaux profondes.