Le pétrole continue à se déverser dans le golfe du Mexique, mais l'entonnoir placé sur le puits accidenté de BP aurait commencé à récupérer une partie significative du brut, fournissant une lueur d'espoir face à la pire marée noire de l'histoire des États-Unis.

Le dôme de confinement mis en place jeudi capte au moins 1,67 million de litres de pétrole par jour, qui sont acheminés vers un bateau-citerne en surface, selon le directeur général de BP, Tony Hayward.

Celui-ci est cependant resté coi sur le pourcentage exact du pétrole récupéré. «Pour le moment, c'est difficile à dire, mais nous espérons que cela sera la majorité du pétrole, peut-être la grande majorité du pétrole», a déclaré hier le patron du groupe pétrolier lors d'une entrevue à la BBC.

Selon des estimations rendues publiques à la fin du mois de mai, de 1,9 million à 3,8 millions de litres s'échappent chaque jour du puits endommagé par l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon le 20 avril. «Nous optimisons l'opération, a ajouté Tony Hawyard. Nous avons un autre système de confinement à mettre en place au cours de la semaine à venir, qui sera installé d'ici le week-end prochain. Lorsque les deux cloches seront en place, nous espérons beaucoup siphonner l'essentiel du pétrole.»

L'amiral Thad Allen, commandant des garde-côtes, a tempéré l'espoir de BP en annonçant que la marée noire s'étendait désormais sur un rayon de 320 km dans le golfe du Mexique et que le nettoyage des plages et des marais touchés, de la Louisiane à la Floride, se poursuivrait au moins jusqu'à l'automne. «Il ne s'agit pas d'une nappe monolithique», a-t-il déclaré hier sur la chaîne de télévision ABC, en faisant allusion à la marée noire, qui aura, selon lui, des «impacts écologiques à long terme». «Il s'agit littéralement de centaines de milliers de petites nappes», un phénomène qui compliquera les opérations de nettoyage.

Samedi, l'amiral Allen avait annoncé que l'entonnoir de BP avait capté 950 000 litres de pétrole en 24 heures. Après la pose du dôme de confinement, le groupe pétrolier avait expliqué que ses ingénieurs augmenteraient graduellement le flot de pétrole et de gaz vers la surface en fermant progressivement quatre soupapes installées pour empêcher la formation de cristaux dans l'entonnoir.

La fermeture des soupapes doit se dérouler lentement pour éviter un changement de pression subit qui pourrait faire sauter l'entonnoir. L'opération en cours n'éliminera pas la nécessité de creuser deux puits de secours pour colmater la fuite de pétrole de façon définitive, un projet qui ne sera pas achevé avant le mois d'août. Il n'est donc pas impossible que du brut continue à se déverser dans le golfe du Mexique jusque-là.

Critiqué de toutes parts, le patron de BP a affiché une grande confiance hier à propos de la capacité de son groupe venir à bout de la catastrophe écologique du golfe du Mexique. «Nous allons obturer la fuite, nous allons évacuer le pétrole, nous allons remédier aux dégâts infligés à l'environnement et nous allons rendre la côte du Golfe dans l'état où elle se trouvait avant ces événements, a déclaré Tony Hayward.

C'est un engagement absolu. Nous resterons là-bas après que les médias en seront repartis, pour tenir nos promesses.» La veille, BP s'était engagé à indemniser les plaintes légitimes de tous ceux qui ont «subi des préjudices et des dégâts».

Dans son discours radiophonique hebdomadaire, Barack Obama a pour sa part promis de recourir à «toutes les ressources» du gouvernement pour «protéger les côtes, nettoyer le pétrole, faire en sorte que BP et d'autres entreprises prennent leurs responsabilités».