Le président américain Barack Obama devait tenir mardi sa première réunion avec les deux co-présidents de la commission indépendante chargée d'enquêter sur la marée noire dans le golfe du Mexique, tandis que British Petroleum (BP) se prépare à une nouvelle tentative pour arrêter la fuite de pétrole.

Nommée il y a moins de deux semaines, la commission doit notamment se pencher sur les causes de la fuite de pétrole, sur la sécurité des puits offshore et sur le fonctionnement des agences fédérales supervisant les forages.

Cinq de ses membres doivent encore être nommés. Ses deux vice-présidents sont Bob Graham, un démocrate qui a été deux fois gouverneur de Floride avant de siéger au Sénat américain de 1987 à 2005, et William Reilly, qui dirigeait l'Agence de protection environnementale (EPA) pendant la présidence de George Bush père.

La réunion à la Maison Blanche intervient trois jours après que BP a annoncé l'échec de sa dernière tentative pour reboucher son puits, qui continue donc de fuir par 1 500m de fond.

Vendredi dernier, le président Obama s'est rendu sur les côtes de Louisiane pour évaluer la situation et assurer aux habitants des zones sinistrées que son administration faisait tout son possible pour les aider.

La marée noire a commencé avec l'explosion de la plate-forme de forage de BP, Deepwater Horizon, qui a tué onze ouvriers le 20 avril dernier. En six semaines, entre 75 et 163 millions de litres de brut se sont déversés dans le golfe du Mexique, selon les estimations du gouvernement américain. Cette marée noire est la pire de l'histoire des États-Unis.

Samedi, BP a annoncé l'échec de sa tentative de «top kill», qui consistait à injecter des boues lourdes dans le puits. Barack Obama a jugé cet échec aussi «rageant que navrant».

British Petroleum doit entamer mercredi une nouvelle procédure. Baptisée «top-and-cap», elle consiste à poser un couvercle sur la tête du puits afin de pouvoir siphonner le pétrole jusqu'en surface.

Cependant, le scénario qui présente le plus de chances de succès repose sur deux puits de secours, qui ne devraient pas être prêts avant le mois d'août. BP a commencé à forer le premier le 2 mai et le second le 16 mai.

Ces puits suivent une route parallèle au puits d'origine sur environ 1,5km sous le plancher marin puis ils partent en diagonale pour croiser le puits d'origine juste au-dessus de la poche de pétrole. BP a ensuite l'intention d'injecter des boues lourdes dans ces deux puits secondaires afin de stopper le flux de pétrole qui s'échappe de la nappe souterraine. Enfin, du ciment devrait y être introduit afin de sceller le puits définitivement.

D'après un spécialiste, BP a peu de chances de parvenir dès le premier coup à ce que ses puits forés croisent le puits d'origine. «S'ils y arrivent en trois ou quatre fois, ils auront beaucoup de chance», commente David Rensink, le président élu de l'Association américaine des géologues pétroliers, qui a 39 ans d'expérience dans l'industrie pétrolière, dont la majeure partie en exploration offshore (haute mer).

Il faudra s'y reprendre à plusieurs fois et cela devrait prendre des semaines mais, selon des scientifiques et BO, cela finira par fonctionner.