Pris de court par l'échec de leur première tentative, les ingénieurs de BP tenteront d'installer un nouveau dôme pour stopper la marée noire.

Après deux semaines passées à essayer de stopper la fuite de pétrole au fond du golfe du Mexique, BP se retrouve à la case départ.

L'entreprise essayera de confectionner un second dôme de contention cette semaine. Le premier dôme a dû être retiré, dimanche, car son ouverture était obstruée par des cristaux de glace qui le faisaient flotter.

 

BP compte installer ce nouveau dôme et le rendre opérationnel d'ici jeudi. Le dôme sera plus petit et l'ouverture au sommet sera plus grande, a dit l'entreprise, qui rappelle que ces efforts sont expérimentaux.

«Toutes les techniques employées pour tenter de contenir le flot de pétrole comportent des incertitudes importantes, car elles n'ont jamais été testées dans ces conditions», a affirmé BP, hier.

Une autre méthode envisagée serait de sectionner le tuyau percé, pour ensuite le glisser dans un tuyau de diamètre plus important qui canaliserait le pétrole jusqu'à des bateaux. Cette méthode est risquée, car elle ferait augmenter de façon irrémédiable le débit du pétrole déversé.

La société BP fait désormais appel au public pour tenter de trouver des solutions au déversement. Un site web, deepwaterhorizonresponse.com, a été mis en place pour diffuser de l'information et recevoir des conseils des gens.

Déjà, une idée semble avoir fait du chemin: un shérif de la Floride propose de déployer des kilomètres de ballots de foin au large des côtes.

Il affirme que le pétrole adhérera au foin, et que le tout formera une masse solide plus facile à retirer des berges.

Chose certaine, BP et la Garde côtière devront faire preuve d'ingéniosité dans les prochains jours. Les méthodes traditionnelles pour contenir le déversement ne suffiront pas à la tâche, a prévenu David Mosley, de la Garde côtière.

«Nous n'avons tout simplement pas assez de manchons flottant pour couvrir les côtes des quatre États potentiellement touchés par la marée noire», a-t-il dit.

Audience au Sénat

C'est aujourd'hui que le Sénat américain entamera des audiences publiques sur la tragédie de la plateforme de forage Deepwater Horizon. Ce matin, les patrons de BP, Transocean et Halliburton, trois entreprises impliquées dans la défaillance de la plateforme, y sont conviés. Ils répondront aux questions du Comité sénatorial sur l'énergie et les ressources naturelles.

Au coeur de la rencontre se trouve la question du blâme. Il y a fort à parier que ces présidents tenteront de faire reposer la responsabilité de l'accident sur les épaules de leurs partenaires. La semaine dernière, le patron de BP, Lamar McKay, a déjà dit que l'explosion de la plateforme «n'était pas (leur) accident».

Halliburton, qui a coulé une colonne de ciment censée sécuriser le puits, compte aussi nier toute responsabilité, selon des informations diffusées hier.

Du vent au programme

Le vent doit se lever dans la région du déversement au cours des prochains jours. Cela aura pour effet de pousser la marée noire vers l'ouest, soit vers la côte de la Louisiane.

Des prévisions à plus long terme, réalisées par la National Oceanic and Atmospheric Administration, montrent que la marée noire risque d'entrer en contact avec les zones marécageuses du sud de la Louisiane dans la journée de jeudi.