Coups, crachat, insultes, graffitis... Depuis l'élection de Donald Trump, des centaines d'incidents haineux ont été documentés par les médias et sur les réseaux sociaux aux États-Unis, de la Pennsylvanie à la Californie, en passant par la Louisiane, l'État de New York et la Caroline du Nord. « Je pense que ça va aller de pire en pire », nous explique une étudiante de Lafayette, en Louisiane.

New York (1)

Un graffiti haineux représentant une croix gammée a été découvert mercredi sur un mur près du campus du Collège Canisius, une université privée dans l'État de New York, a rapporté le journal Buffalo News. Une poupée noire a aussi été retrouvée pendue dans un ascenseur de l'établissement. « Je condamne fermement ce geste, et les coupables seront tenus responsables », a écrit John Hurley, le président du collège, dans une note envoyée aux étudiants et au personnel.

Louisiane

Jasmine Stephenson, étudiante en sociologie et en criminologie à l'Université de la Louisiane à Lafayette, a été stupéfaite de trouver mercredi des propos haineux pro-Trump sur le pavé du campus. Elle les a partagés sur Twitter. « J'ai l'impression que le campus est divisé maintenant, que nous ne sommes plus tous des étudiants normaux et égaux, dit-elle à La Presse en entrevue téléphonique. La victoire de Trump a permis à des gens de montrer leurs vraies couleurs. Ces gens sentent qu'ils ont le pouvoir. Je pense que ça va aller de pire en pire. »

Pennsylvanie

Dans la ville de York, en Pennsylvanie, la directrice de l'Association nationale pour la promotion des gens de couleur (NAACP) a dit recevoir plusieurs rapports disant que des étudiants du York County School of Technology se faisaient « cracher dessus, attaquer ou insulter en raison de leur race ou de leur présumé statut d'immigration ». Une vidéo filmée au collège montre des étudiants marcher avec une affiche de Donald Trump en criant « White Power » (pouvoir blanc).

Sur sa page Facebook, l'association des parents du collège qualifie la situation « d'absolument horrible », ajoutant : « Nous devrions tous parler à nos étudiants ce soir. »

Michigan

Des élèves ont scandé « Build the wall ! » « Build the wall ! » à l'école Royal Oak, à Detroit, au Michigan, mercredi, selon une vidéo devenue virale relayée par le journal Detroit News.

Des témoins rapportent que des enfants latinos pleuraient. « Nous avons réglé le problème lorsqu'il s'est produit, a dit dans une déclaration Shawn Lewis-Lakin, le directeur de l'école, hier. Nous travaillons avec nos élèves pour les aider à comprendre que leurs mots et leurs gestes ont des conséquences sur la communauté. »

New York 2

Shaun King, reporter qui traite des questions raciales pour le quotidien New York Post, a écrit hier sur Twitter : « Je me suis réveillé ce matin avec des centaines et des centaines de courriels déchirants de personnes qui ont souffert de haine et qui ont été agressées par des partisans de Trump [mercredi]. »

Plus tard, il a ajouté : « Je continue à recevoir des douzaines de ces courriels à l'heure. Je suis rendu à plus de 3000. »



Tennessee

Chris Weatherd, un ancien joueur de football de l'Université du Tennessee, s'est réveillé au lendemain de la victoire de Trump pour trouver des graffitis racistes sur sa voiture stationnée devant sa maison de Knoxville, au Tennessee. « Fuck you nigger » et « Trump », pouvait-on lire sur la voiture.



Illinois

Deux étudiants blancs de l'Université du Sud de l'Illinois ont célébré la victoire de Trump en partageant sur les réseaux sociaux une photo où ils font des « blackface » devant un drapeau confédéré. Dans un communiqué émis hier, Brad Colwell, recteur par intérim de l'université, a dit que son bureau « passait en revue » des « incidents et les comportements offensants portés à [son] attention, incluant du matériel diffusé sur les médias sociaux. La liberté d'expression est un droit important qui doit être utilisé de façon intelligente et respectueuse », conclut-il.



Caroline du Nord

Le journaliste de CBS Derrick Lewis a partagé mercredi une photo montrant un graffiti haineux en Caroline du Nord. « Quelqu'un a peinturé "Les vies des Noirs ne sont pas importantes, pas plus que leurs votes" sur un mur de Durham au cours de la nuit », a-t-il précisé.



Colorado

Nancy Leong, professeure de droit à l'Université de Denver, a écrit hier sur Twitter : « Je suis allée faire du jogging plus tôt, et un gars a crié "construisez le mur" en ma direction depuis sa voiture. J'imagine qu'il a vu une femme au teint brun et avec la distance a présumé que j'étais hispanique. »