Donald Trump a déclaré jeudi qu'il accepterait « totalement » le résultat de l'élection présidentielle américaine en cas de victoire, ou bien si le résultat est « clair », se réservant le droit de contester le verdict des urnes le 8 novembre.

« Je voudrais promettre et m'engager auprès de mes électeurs et de mes partisans, et de tous les Américains, que j'accepterai totalement les résultats de cette grande et historique élection présidentielle si je gagne », a-t-il déclaré lors d'un rassemblement à Delaware, dans l'Ohio.

> Réagissez sur le blogue de Richard Hétu

Puis, quelques minutes plus tard, il a ajouté : « J'accepterai un résultat clair de l'élection, mais je me réserve le droit de contester et de lancer une procédure de justice en cas de résultat douteux ».

« Je me conformerai toujours aux règles et traditions suivies par tous les candidats qui m'ont précédé. Conclusion, nous allons gagner », a aussi déclaré Donald Trump, adoptant un ton plus conciliant.

La veille, lors du dernier débat contre la candidate démocrate Hillary Clinton à Las Vegas, le républicain avait refusé de s'engager à accepter le résultat de l'élection présidentielle, disant vouloir conserver « le suspense ». Il justifiait son refus par l'existence, selon lui, de fraudes électorales massives.

Cette position risquait d'ébranler la confiance dans le processus démocratique américain et avait provoqué une polémique jusque dans son camp.

Son équipe de campagne avait tenté peu auparavant d'expliciter ses propos. « Je suppose que Trump a voulu dire qu'il devait regarder (les résultats) pour voir s'il y a eu des fraudes » avant de se prononcer, a dit sa directrice de campagne Kellyanne Conway sur MSNBC.

Le président du Parti républicain Reince Priebus avait assuré que le milliardaire allait « accepter les résultats de l'élection (...) à moins de fraudes massives ».

Le colistier d'Hillary Clinton, Tim Kaine, a qualifié jeudi sur CNN les propos de Trump « d'abominations », rappelant que « le transfert pacifique du pouvoir est un pilier de la démocratie de notre pays ».

Une 10e accusatrice

NEW YORK - Une femme a affirmé publiquement jeudi que Donald Trump aurait eu envers elle des gestes et des propos déplacés en 1998, des accusations qui s'ajoutent à celles portées par plusieurs autres femmes depuis une dizaine de jours.

Karena Virginia, professeur de yoga âgée de 45 ans et originaire de la région de New York, a raconté, lors d'une conférence de presse, avoir croisé l'homme d'affaires lors du tournoi de tennis de l'US Open, en 1998.

Selon elle, Donald Trump l'aurait désigné aux hommes qui l'accompagnait en disant: « Hé, regardez celle-là. On ne l'a jamais vue. Regardez ces jambes ».

Il parlait d'elle « comme si (elle était) un objet plutôt qu'une personne », a-t-elle expliqué lors de la conférence, en lisant une déclaration préparée à l'avance.

Le milliardaire aurait abordé la jeune femme, qui avait alors 27 ans, lui prenant le bras et lui touchant la poitrine, selon elle.

Après l'incident, elle a expliqué avoir ressenti de la « honte ».

« Durant plusieurs années, j'hésitais toujours sur ce que je devais porter pour ne pas attirer involontairement l'attention », a-t-elle dit.

Selon son avocate, la spécialiste des affaires de harcèlement et d'agression sexuelles, Gloria Allred, Karena Virginia n'a pas l'intention d'attaquer Donald Trump en justice.

Le Washington Post a rendu public, le 7 octobre, un enregistrement sonore datant de 2005, sur lequel Donald Trump se vante de toutes les audaces avec les femmes, sans leur consentement.

La révélation de ce document a incité neuf femmes à accuser publiquement le candidat républicain de comportements déplacés envers elles, certains constitutifs, si corroborés, d'une agression sexuelle.

Karena Virginia est la dixième femme à mettre en cause le magnat de l'immobilier.

Lors du troisième et dernier débat présidentiel, mercredi soir, Donald Trump a nié les faits et affirmé que ces accusations avaient été « largement démenties ».

Donald Trump a également soutenu mercredi qu'Hillary Clinton avait « incité » des femmes à l'accuser d'agression sexuelle.

« Personne ne m'a demandé de témoigner publiquement », a assuré jeudi Karena Virginia. « En réalité, de nombreuses personnes m'ont conseillé de ne pas le faire », a-t-elle expliqué.

photo Richard Drew, AP

Karena Virginia est la dixième femme à mettre en cause le magnat de l'immobilier.