Deux femmes ont accusé Donald Trump d'attouchements sexuels il y a plusieurs années dans des témoignages publiés par le New York Times mercredi et qui ont été immédiatement réfutés par la campagne du milliardaire républicain, celle-ci dénonçant de la pure diffamation.

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Ces témoignages sur deux incidents distincts surviennent dans un contexte extrêmement difficile pour le candidat républicain qui perd du terrain face à sa rivale Hillary Clinton. C'est un nouveau coup dur quelques jours après la publication d'une vidéo de 2005 dans laquelle Donald Trump se vante d'un comportement relevant du harcèlement sexuel avec des mots d'une grande vulgarité.

Le candidat s'est ensuite excusé d'avoir tenu ces propos, affirmant qu'il «s'agissait de discussions de vestiaires» et qu'il ne s'était jamais comporté de la sorte.

Mais ces dénégations ont poussé Jessica Leeds et Rachel Crooks à confier au quotidien new-yorkais leurs témoignages sur des attouchements sexuels dont elles n'avaient jamais fait part publiquement auparavant.

La première reproche à M. Trump de l'avoir pelotée alors qu'elle était assise à côté de lui dans un avion il y a plus de trois décennies, et la seconde affirme que M. Trump l'a embrassée contre son gré en 2005 lorsqu'elle travaillait comme réceptionniste dans la tour Trump Tower appartenant au magnat de l'immobilier.

«Cet article tout entier est de la fiction, et le fait que le New York Times lance ces accusations complètement fausses (...) à propos de la personnalité de M. Trump sur un tel sujet est dangereux», a réagi dans un communiqué un responsable de la campagne Trump, Jason Miller.

Menaces de poursuites 

Il a réitéré des propos souvent tenus par le candidat lui-même, selon lesquels Donald Trump «a une solide expérience en matière d'émancipation des femmes dans ses entreprises».

Le fait que ces témoignages «ne soient rendus publics que des décennies plus tard dans le dernier mois de la campagne présidentielle devrait être suffisant» à les décrédibiliser, explique encore le porte-parole du candidat.

Selon lui, l'article du New York Times «marque un nouveau niveau de bassesse dans la direction que les médias souhaitent prendre pour déterminer le (résultat) de l'élection».

Le candidat avait été interrogé par le New York Times avant la publication de l'article dans une interview téléphonique dont le journal a rapporté des extraits.

«Rien de tout cela ne s'est jamais produit», a affirmé M. Trump, en menaçant de poursuivre le journal en justice si les témoignages étaient publiés. «Vous êtes une personne répugnante», a-t-il reproché à la journaliste qui le questionnait.

Le milliardaire républicain est dans une mauvaise passe depuis la publication de la vidéo vendredi. Des ténors du parti républicain lui ont retiré leur soutien et il est à la traîne dans les sondages face à Hillary Clinton.

Fillettes

Un autre reportage publié mercredi soir, par la CBS, a fait remonter à la surface une entrevue embarrassante qu'a accordée Donald Trump à Entertainment Tonight. Dans une émission spéciale de Noël filmée en 1992 dans la Trump Tower, à Manhattan, le futur candidat républicain a dit à un groupe de fillettes qu'il sortirait avec l'une d'entre elles quand elle aura dix ans de plus. Il avait 46 ans à l'époque. 

Dans la vidéo, Trump demande à un des enfants, âgée de 10 ans, si elle va prendre l'escalier roulant, avant de se retourner vers la caméra et dire : «Je vais sortir avec elle dans 10 ans. Pouvez-vous le croire?».

Une «révoltante limace» selon les députés d'un État australien

(SYDNEY) - Donald Trump est une «révoltante limace inapte au mandat public», selon une motion approuvée jeudi par la chambre basse de l'État australien de Nouvelles-Galles du Sud.

Ce texte à l'initiative du député Vert Jeremy Buckingham condamne les propos «misogynes, haineux» du candidat à l'élection présidentielle américaine, en référence notamment à une vidéo de 2005 dans laquelle Donald Trump se vante d'un comportement relevant du harcèlement sexuel avec des mots d'une grande vulgarité.

«Cette chambre (...) est d'accord avec ceux qui ont décrit M. Trump comme une "révoltante limace" inapte au mandat public», indique ce texte lu dans l'enceinte du Parlement de Nouvelle-Galles-du-Sud, à Sydney, par M. Buckingham.

Aucun élu ne s'étant opposé au texte, les services du Parlement l'ont enregistré comme étant approuvé à l'unanimité.

La motion demande à la chambre haute de cet État, le plus peuplé d'Australie, de condamner également «l'impact destructeur que les discours de haine des candidats et élus peuvent avoir sur nos communautés».

«C'est bien que tous les camps politiques australiens, conservateurs, libéraux, verts, s'accordent à dire que Donald Trump est une "révoltante limace" inapte au mandat public», a déclaré M. Buckingham.

«Il est évident que toute personne sensée et digne juge odieux le comportement de Donald Trump et que le monde entier espère que les électeurs américains rejetteront sa politique de la haine», a-t-il ajouté.

Depuis plusieurs semaines les nuages s'accumulent au-dessus de la candidature du milliardaire qui perd du terrain face à sa rivale Hillary Clinton. Mercredi, plusieurs femmes ont accusé l'entrepreneur de harcèlement sexuel.