Au lendemain du débat qui l'a opposé à sa rivale Hillary Clinton, Donald Trump s'est envolé mardi vers la Floride, État-clé dans la course à la Maison Blanche, où il courtise le vote hispanique dans le quartier de Little Havana à Miami.

«Vous savez quand j'ai commencé avec la communauté hispanique, je savais que j'avais d'excellentes relations, mais les journaux ne voyaient pas les choses comme cela», a expliqué le milliardaire républicain devant une petite assemblée, principalement composée d'Américains d'origine cubaine.

«Maintenant on mène en Floride et c'est beaucoup grâce à la communauté hispanique», a-t-il encore affirmé sous les applaudissements, même si les derniers sondages le donnent à égalité avec la candidate démocrate.

Malgré ses fanfaronnades, il reste beaucoup de travail à Donald Trump s'il veut que les Hispaniques le propulsent à la Maison-Blanche, comme l'a montré un rassemblement de protestataires sur le parcours de son cortège, où des manifestants brandissaient des panneaux où l'on pouvait lire «Non à Trump, non au KKK, non à une Amérique raciste».

Hillary Clinton dispose d'une confortable avance auprès des électeurs hispaniques dans cinq États-clés, à 53% contre 34% par exemple en Floride, selon un récent sondage pour l'université Florida Atlantic.

Il faut dire que depuis le début de sa campagne, lancée en juin 2015, Donald Trump s'en est violemment pris aux Mexicains, accusés d'être des violeurs, des trafiquants de drogue et des criminels.

L'un de ses grands arguments de campagne est la construction d'un mur le long de la frontière avec le Mexique pour empêcher l'entrée d'immigrants clandestins, et il a menacé d'expulser du pays des millions de sans papiers, dont beaucoup sont Hispaniques.

Mardi, il a raconté des généralités sur la crise au Venezuela, a promis de mieux gérer les relations avec Cuba, et a appelé son auditoire, en grande majorité d'origine cubaine, à aller voter.

«M. le Président» 

«Je vois les problèmes aux informations tous les soirs, je vois ce qui se passe et vous devez être dévastés», a-t-il lancé.

Et parlant des relations réchauffées entre Washington et La Havane, il a promis non pas un accord, mais «le bon accord». «Nous allons passer cet accord, croyez-moi».

Donald Trump n'a pas non plus oublié de présenter ses condoléances pour la mort d'un joueur star de l'équipe de baseball locale des Miami Marlins, un Cubain exilé aux États-Unis, tué ce week-end dans un accident de bateau.

Le candidat a en tout cas fait dans la discrétion: pas de musique, pas d'introduction grandiloquente, juste lui sur scène, assis sur un fauteuil, loin de ses grandes réunions de campagne habituelles devant des milliers de partisans.

Le milliardaire semblait toutefois prêcher des convertis: le rassemblement était ouvert sur invitation seulement et tous les interlocuteurs à qui l'AFP s'est adressée soutenaient les positions sur l'immigration du magnat de l'immobilier.

Des cinq personnes qui ont pris la parole, aucune n'a posé de question au candidat, se contentant de louer les «sacrifices» qu'il fait en étant candidat à la Maison-Blanche et allant même jusqu'à l'appeler «M. le Président».

Au sortir de cette réunion de campagne, le candidat s'est arrêté dans une boulangerie pour acheter un café et de quoi se restaurer, des gens se mettant debout sur les chaises pour tenter de l'apercevoir.

«Il faudrait vraiment qu'il renonce à toutes ses promesses politiques pour que je décide de ne plus voter pour lui», a dit David Lopez, un étudiant de 20 ans. «Mais voter pour Clinton? Jamais! Aucune chance!»

M. Trump s'est ensuite adressé à une autre foule dans le hangar d'un aéroport et il avait également deux réunions de levées de fonds au programme de cette journée chargée dans un État qui pourrait faire basculer les élections.