Le candidat républicain Donald Trump a fait preuve d'une rare humilité, jeudi, reconnaissant que sa campagne à la présidence faisait face à des difficultés qu'il pourrait éventuellement ne pas surmonter.

La concession la plus explicite du milliardaire devenu politicien est venue lorsqu'il s'est adressé à des prêtres évangélistes, alors qu'il a admis qu'il avait un «problème énorme en Utah».

M. Trump avait avoué plus tôt que son manque de rectitude politique pourrait lui coûter l'élection si les Américains rejetaient cette approche peu orthodoxe.

Après avoir défait 16 candidats dans la course aux primaires, le candidat républicain rencontre plus d'obstacles durant son passage dans la campagne présidentielle. L'avance dans les sondages de la démocrate Hillary Clinton s'est accrue dans les derniers jours et plusieurs républicains notoires ont annoncé qu'ils ne voteraient pas pour le candidat de leur propre parti.

En Utah, où les républicains ont généralement beaucoup de succès, les difficultés de Donald Trump sont particulièrement importantes. La population largement mormone a exprimé son scepticisme vis-à-vis de M. Trump, même si le gouverneur de l'État l'a officiellement appuyé.

Même dans des États traditionnellement républicains comme la Géorgie et l'Arizona, les républicains s'inquiètent d'une percée du Parti démocrate.

Des dizaines de républicains ont d'ailleurs écrit au président du Comité national républicain pour lui demander d'arrêter d'aider Donald Trump pour se concentrer à assurer la réélection des sénateurs et des représentants.

Donald Trump, qui affiche généralement une confiance débordante, semblait plus réservé, jeudi.

Questionné sur ce qu'il allait faire pour renverser la tendance en faveur de Hillary Clinton, il a simplement répondu qu'il continuerait sur la même lancée.

«Finalement, ce sera soit du travail, ou, je vais avoir de très, très longues vacances», a-t-il dit en entrevue avec le réseau CNBC.

Trump persiste et signe sur Obama

Le candidat républicain était sur la défensive, jeudi, alors qu'il s'entêtait à faussement accuser le président Barack Obama d'avoir fondé le groupe armé État islamique (ÉI).

Lors d'un rassemblement en Floride, mercredi, Donald Trump avait allégué à maintes reprises que le président des États-Unis était en fait le fondateur de l'ÉI qui met le Moyen-Orient à feu et à sang, tout en faisant des ravages jusque dans des villes européennes.

Jeudi, le candidat républicain a rejeté la modération de ses propos par l'animateur de radio Hugh Hewitt, précisant qu'il croyait vraiment que M. Obama était le fondateur de l'ÉI.

Il a finalement corrigé l'essence de ses propos, précisant que si M. Obama «avait agi comme il faut, il n'y aurait pas l'ÉI», pour ensuite réitérer qu'il en est bel et bien le fondateur.

Plus tard jeudi, Donald Trump a avancé que l'ÉI décernerait à son adversaire démocrate, Hillary Clinton, «le prix de la joueuse la plus utile».

L'équipe de campagne de Mme Clinton avance pour sa part que Donald Trump ne présente aucun véritable plan d'antiterrorisme et qu'avec de telles accusations, il se fait l'écho du discours du président russe, Vladimir Poutine.

Les républicains croient que le retrait des troupes américaines d'Irak, en 2011, a permis à la branche irakienne d'Al-Qaïda de se transformer en l'ÉI.