Le candidat républicain à la présidentielle américaine, Donald Trump, a suggéré de ne plus vendre d'armes à feu à des personnes figurant sur des listes de surveillance anti-terroriste, au risque de se brouiller avec le lobby des armes à feu et son parti.

M. Trump, qui clame son soutien indéfectible au droit des citoyens à porter des armes inscrit dans la Constitution, a indiqué dans un tweet qu'il allait «rencontrer des responsables du lobby des armes à feu (NRA), qui appuient (sa) candidature, sur une interdiction aux personnes qui sont sur une liste de surveillance anti-terroriste ou sur une liste d'interdiction de vol, d'acheter des armes à feu».

Ce puissant lobby, qui tweetait encore mardi que de telles restrictions seraient «inefficaces, anticonstitutionnelles, ou les deux», a semblé entrouvrir la porte à Donald Trump mercredi, indiquant dans un communiqué que la NRA serait heureuse de rencontrer le candidat.

«La position de la NRA sur ce sujet n'a pas changé. La NRA pense que les terroristes ne devraient pas pouvoir acheter ou posséder des armes, point final», indique le directeur de la NRA-ILA, sa branche politique, Chris Cox.

Celui-ci souligne cependant qu'il devrait exister des moyens, pour les Américains mis par erreur sur des listes de surveillance, d'en être retirés. «Malheureusement, le président Obama et ses alliés préfèrent «jouer à la politique» avec cette question», regrette-t-il.

La suggestion de Donald Trump pourrait aussi poser problème au sein du Parti républicain, dont la majorité des membres sont très attachés au droit de posséder une arme et voient d'un mauvais oeil la moindre restriction.

Ce tweet de Donald Trump vient seulement quelques jours après l'attentat contre un club gai d'Orlando qui a fait 49 morts et 53 blessés. Omar Mateen, l'auteur du crime qui a été abattu par la police, était armé d'un fusil d'assaut semi-automatique et d'un pistolet achetés peu avant l'attaque en toute légalité.

Il était aussi inscrit par le FBI sur une liste de surveillance anti-terroriste, a rapporté mercredi le sénateur démocrate de Floride, Bill Nelson.

Le jeune Américain de 29 ans avait déjà fait l'objet d'une surveillance de la police fédérale et avait été interrogé à trois reprises par le FBI, en raison de soupçons de liens avec les milieux djihadistes. Le FBI n'avait pas donné suite.

Des élus démocrates ont lancé une obstruction parlementaire («filibuster») mercredi pour appeler à une plus grande réglementation de l'accès aux armes à feu.

«Je suis à bout», a confié Chris Murphy, sénateur du Connecticut où 20 écoliers sont morts sous les balles d'un jeune homme déséquilibré en 2012. «J'en ai assez de ces massacres continus d'innocents, et j'en ai marre de l'inaction de cette institution».