Le candidat républicain à la Maison-Blanche Donald Trump a annoncé qu'il n'accréditerait plus les journalistes du quotidien Washington Post, dernier exemple en date de représailles contre des organisations de presse.

«En raison de la couverture incroyablement inexacte de la campagne Trump, qui a battu des records, nous révoquons immédiatement les accréditations presse du journal malhonnête et charlatan Washington Post», a écrit Donald Trump sur Facebook. La décision empêchera les journalistes du quotidien d'entrer dans les évènements du candidat.

«La décision de Donald Trump de révoquer les accréditations de presse du Washington Post n'est rien de moins qu'une répudiation du rôle d'une presse libre et indépendante. Quand la couverture ne correspond pas à ce que le candidat veut, une entreprise de presse est bannie», a réagi dans un communiqué Martin Baron, directeur de la rédaction du Washington Post.

Il semble que Donald Trump ait réagi à la publication d'un article du Post lundi rapportant que le candidat avait semblé associer le président Barack Obama aux extrémistes djihadistes. «Nous sommes dirigés par un homme qui n'est pas assez dur, ou pas assez intelligent, ou alors il a autre chose en tête», avait-il déclaré lundi matin sur Fox News. «Il se passe quelque chose», avait-il dit, déplorant le refus de Barack Obama d'utiliser le terme d'«islam radical».

Des journalistes se sont récemment vus refuser l'entrée d'événements organisés par Donald Trump. Un reporter politique de BuzzFeed n'a par exemple pas pu couvrir un discours du candidat le 7 juin sur l'un de ses golfs.

En mars, un journaliste de Politico est resté à la porte d'une conférence de presse à Mar-a-Lago, dans un club appartenant à Donald Trump. En janvier, un reporter du New York Times s'était fait expulser d'un déplacement du candidat dans un restaurant de l'Iowa. À chaque fois, les journalistes avaient écrit des articles critiques auparavant.

Mais Donald Trump n'avait jusqu'à présent jamais publiquement décrété qu'un média entier serait exclu de ses événements.

«Si le but est de mettre des bâtons dans les roues d'une couverture journalistique indépendante de Trump, cela ne marchera absolument pas», a déclaré la rédactrice en chef de Politico, Susan Glasser, dans un communiqué cité par le site.