Donald Trump et Hillary Clinton ont immédiatement repris leur campagne mercredi après leur victoire aux primaires de New York, Mme Clinton désormais quasi-assurée d'être la candidate démocrate à l'élection présidentielle américaine, la suite étant plus incertaine pour le milliardaire républicain.

M. Trump, dont la victoire écrasante à New York lui a permis de reprendre l'ascendant dans la course à l'investiture républicaine, a fait campagne à Indianapolis dans l'Indiana, un État qui organise ses primaires le 3 mai.

Dans cette ville qui a perdu quelque 27 000 emplois dans le secteur manufacturier depuis les année 90, il a promis de faire revenir les emplois «arrachés de notre pays» et affirmé qu'il serait un dirigeant «ferme mais juste».

Et «nous aurons de meilleures relations avec nos alliés, et ils feront ce qu'ils sont supposés faire», a-t-il ajouté. «Notre pays est actuellement tellement vulnérable», a-t-il tonné.

Durant son discours, il a fait expulser plusieurs manifestants, dont l'un portait un masque à son effigie.

Mme Clinton était elle dans le Rhode Island, et son mari Bill a fait campagne pour elle en Pennsylvanie, deux des États du nord-est qui voteront mardi prochain.

M. Trump l'a emporté à New York avec 60,5% des suffrages, contre 25,1% au gouverneur de l'Ohio John Kasich, et 14,5% au sénateur ultra-conservateur Ted Cruz, son principal rival.

Il est désormais le seul des trois à pouvoir atteindre le nombre de délégués nécessaires pour devenir le candidat républicain à la présidentielle de novembre.

Convention disputée? 

Mais il est encore loin de la majorité absolue de 1237 délégués. Il en a engrangé environ 840, il en reste quelque 670 à attribuer dans les 15 primaires républicaines restantes, et tous ne sont pas liés au vote des électeurs.

Ted Cruz, en campagne en Pennsylvanie, a prédit que Trump n'y arriverait pas.

«Personne n'aura les 1237. Donald le sait. Nous allons vers une convention disputée. (...) Et il est terrifié car il sait qu'il ne pourra pas obtenir une majorité des délégués à la convention de Cleveland», a-t-il ajouté, qualifiant le milliardaire de «candidat marginal», qui serait «très faible» dans l'élection présidentielle.

Côté démocrate, Mme Clinton semble à l'inverse toucher au but. «La course à l'investiture est dans la dernière ligne droite et la victoire est en vue», avait-elle déclaré radieuse mardi soir après avoir obtenu 57,9% des voix, contre 42,1% au sénateur du Vermont Bernie Sanders dans les primaires de New York.

Elle a engrangé quelque 1900 délégués (y compris les super-délégués) contre environ 1200 à M. Sanders. Il en faut 2383 pour obtenir l'investiture démocrate.

Mardi soir, elle avait tendu un rameau d'olivier aux partisans de M. Sanders, après une campagne new-yorkaise particulièrement tendue. «Il y a plus bien plus de choses qui nous unissent que de choses qui nous divisent», leur a-t-elle dit.

Mais le sénateur du Vermont, retourné recharger ses batteries dans son État du Vermont, n'a pas l'intention d'abandonner. «Il y a cinq primaires la semaine prochaine, nous pensons que nous allons bien marcher, nous avons un chemin vers la victoire», a-t-il déclaré.

Il a prévu de reprendre la campagne jeudi en Pennsylvanie, l'État le plus important des primaires mardi prochain: outre la Pennsylvanie, où Mme Clinton et M. Trump sont favoris, les électeurs voteront dans le Connecticut, Delaware, Maryland et Rhode Island.

Mercredi, M. Trump s'est de son côté encore livré à une critique virulente des règles d'attribution des délégués républicains. «Nous allons faire changer ce système truqué», a-t-il affirmé.

Ces délégués républicains décideront à la convention qui sera leur candidat à la présidentielle. Ils sont attribués en fonction du vote des électeurs, mais pas seulement, et M. Trump craint que le parti républicain ne l'empêche d'être investi à Cleveland, s'il est en tête mais n'a pas la majorité des délégués. Dans ce cas, plusieurs tours de vote seront organisés.

PHOTO AP

Hillary Clinton a célébré sa victoire mardi soir à Manhattan.