Après une semaine particulièrement difficile pour Donald Trump, il était temps pour lui de montrer meilleure figure: le milliardaire américain l'a fait lundi, enrôlant pour la première fois sa femme Melania dans sa campagne présidentielle.

Ancien mannequin d'origine slovène, toujours très élégante, Melania Trump n'avait jusqu'à présent fait que quelques apparitions furtives à ses côtés, limitant également les interviews à l'extrême.

Mais dans l'État du Wisconsin où Donald Trump risque fort d'être battu mardi par le sénateur ultra-conservateur du Texas Ted Cruz lors des élections primaires, Melania, 45 ans, devait l'accompagner lundi dans plusieurs meetings, selon l'équipe de campagne Trump.

Donald Trump l'avait lui même annoncé samedi: «Elle va venir faire campagne. Elle n'a jamais fait ça. Ca va être super». A plusieurs reprises, il a aussi confié que Melania, qui est sa troisième épouse, de 24 ans sa cadette, l'encourageait à «agir de façon plus présidentielle».

Elle a été malgré elle le mois dernier au centre d'un des épisodes les moins glorieux de la campagne des primaires, quand un super-PAC (comité d'action politique, qui finance les campagnes) a ressorti sur Facebook une vieille photo d'elle, nue, publiée en 2000 par le mensuel masculin GQ.

La photo, prise dans le jet privé de Donald Trump dont elle était alors la petite amie, était accompagnée de la légende: «Nous vous présentons Melania Trump, votre prochaine Première dame. Sinon, vous pouvez soutenir Ted Cruz mardi.»

Trump avait accusé Ted Cruz d'être derrière cette publication et riposté en retweetant un montage associant une jolie photo de Melania et une image peu flatteuse d'Heidi Cruz, la femme du sénateur texan, avec le commentaire «les images valent des milliers de mots».

100% derrière son mari

Les rares fois où Melania s'est exprimée, avec son accent slovène, elle a tressé des lauriers à un époux qui l'a au départ attiré par son «esprit incroyable, très intelligent, très charmant», avait-elle confié en février sur MSNBC.

Ils ont ensemble un fils de 10 ans, Barron. «Je suis mère à plein temps et j'adore ça», avait expliqué Melania Trump, ajoutant que c'était pour cette raison qu'elle ne faisait pas plus campagne avec son mari mais qu'elle le soutenait «à 100%».

Elle a défendu ses déclarations les plus controversées.

Selon elle, il n'a «pas insulté» les Mexicains en disant que le Mexique envoyait aux États-Unis des criminels, trafiquants de drogue et violeurs, lors de sa déclaration de candidature en juin 2015. «Il a dit immigrants illégaux», a-t-elle dit. «Il n'a pas parlé de tout le monde».

Elle a aussi souligné qu'il proposait une interdiction d'entrée «temporaire» des musulmans. «Il veut protéger les États-Unis... c'est très important pour lui», a-t-elle ajouté, affirmant aussi que le magnat, accusé de sexisme, traitait les femmes «de la même façon» que les hommes.

Née dans ce qui était à l'époque l'ancienne Yougoslavie, d'une mère dans la mode et d'un père dans les ventes de voitures, elle a raconté avoir entamé des études de design et d'architecture, avant de partir à Milan puis Paris pour sa carrière de mannequin. Elle arrive aux États-Unis en 1996, y rencontre Donald Trump en 1998. Ils se marient en janvier 2005 en Floride, sa robe Dior étant estimée à 200 000 dollars. Parmi les célébrités invitées, les Clinton.

Melania parle au moins cinq langues, dont l'anglais, l'italien, le français et l'allemand.

Son compte Twitter - inactif depuis que Trump s'est déclaré candidat - reflète la vie privilégiée d'une femme voyageant en jet privé entre leur somptueux appartement de New York et leur résidence de Mar-a-Lago en Floride, photographiée à des soirées mondaines avec Donald Trump, à des événements sportifs. Il raconte des tapis rouges, des oeuvres de charité. On l'y voit toujours impeccablement habillée et coiffée.

Au départ, elle n'était pas forcément favorable à ce que son mari se lance dans la course à la Maison Blanche.

«Elle a dit "nous avons une vie tellement formidable. Pourquoi veux-tu faire ça"», a confié la semaine dernière Donald Trump au Washington Post. «Je lui ai dit, "je dois vraiment le faire"»... Melania lui aurait alors donné le feu vert, se disant persuadée de sa victoire.