Les électeurs américains votaient mardi pour les primaires présidentielles républicaines dans plusieurs États, dont le Michigan, coeur de l'industrie automobile où Hillary Clinton et Donald Trump espèrent l'emporter.

Mais un nouveau sondage publié par le Washington Post montre que l'avance de Donald Trump s'est affaissée. L'homme d'affaires recueille 34 % des intentions de vote des républicains au niveau national, contre 25 % pour le sénateur du Texas Ted Cruz, 18 % pour celui de Floride Marco Rubio et 13 % pour le gouverneur de l'Ohio, John Kasich. La marge d'erreur est de 5,5 points.

Donald Trump fait la course en tête dans le Michigan, selon un récent sondage de l'Université Monmouth, avec 36 % des intentions de vote contre 23 % pour Ted Cruz, même si John Kasich, gouverneur de l'Ohio voisin, laboure le terrain et espère créer la surprise.

Dans le Mississippi, aucune enquête récente n'existe, mais en février le milliardaire dominait très largement ses rivaux.

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Par rapport à janvier, tous ses rivaux semblent avoir profité du retrait des autres candidats, sauf lui.

L'enquête a été réalisée à la fin de la semaine dernière, quand les attaques contre Donald Trump ont décuplé en force et en volume. De nombreuses personnalités républicaines ont désavoué le candidat et des organisations conservatrices ont financé d'importantes campagnes de publicité télévisée pour ternir la réputation de l'homme d'affaires.

L'une de ces publicités, diffusée en Floride, compile des grossièretés proférées par Donald Trump au cours de la campagne. Financée par l'organisation American Future Fund, qui ne dévoile pas ses donateurs, cette campagne a un budget de plusieurs millions de dollars, selon son porte-parole Stuart Roy, un montant conséquent.

Un sondage CNN, réalisé avant ces attaques et le super mardi de la semaine dernière, accordait 49 % des intentions de vote à Donald Trump, très loin devant ses poursuivants.

Mitt Romney, candidat du parti à la présidentielle de 2012, a pris la tête du mouvement anti-Trump et a enregistré des messages téléphoniques à destination des électeurs des quatre États où des consultations républicaines ont lieu mardi: Michigan, Mississippi, Idaho et Hawaï.

«Si nous, les républicains, choisissions Donald Trump comme candidat, la perspective d'un avenir prospère et sûr serait grandement affaiblie, et Donald Trump perdrait contre Hillary Clinton», déclare le républicain dans ces messages diffusés par les équipes de campagne de Marco Rubio et John Kasich.

Guerre des ondes

À ce jour, Donald Trump a remporté 12 consultations sur 20 et a accumulé 384 délégués, contre 300 pour Ted Cruz. Il leur en faudra 1237 pour décrocher l'investiture à Cleveland en juillet.

La prochaine grande échéance sera le second super mardi du 15 mars, quand l'Illinois, la Floride et d'autres grands États voteront.

Se sentant visiblement menacé, Donald Trump a lancé sa propre campagne de publicité en Floride contre Marco Rubio. Le message, très virulent, le qualifie de «corrompu» en rappelant une vieille affaire de cartes de crédit.

En cas de défaite dans son propre État, Marco Rubio pourrait jeter l'éponge.

«La bonne nouvelle c'est que je suis devant un sénateur qui est franchement impopulaire en Floride. Il n'y va jamais et ne vote pas», a affirmé Donald Trump mardi matin sur NBC.

«Vous pouvez voir d'habitude à quel point il a peur par le volume et le niveau de ses insultes», a dit Ted Cruz à des journalistes à Raleigh en Caroline-du-Nord. Il a souligné que lors des consultations de samedi, ils avaient chacun obtenu un nombre équivalent de délégués.

Guerre ouvrière

Chez les démocrates, Hillary Clinton a remporté 12 consultations sur 20 contre le sénateur du Vermont Bernie Sanders. Elle dispose d'un trésor de 1130 délégués contre 499 pour Bernie Sanders, grâce à l'appui de centaines de «super délégués», des élus et responsables du parti qui auront le droit de vote à la convention de Philadelphie en juillet. Il faut 2382 délégués pour l'emporter.

Les démocrates voteront mardi dans le Michigan et le Mississippi seulement. Les sondages indiquent qu'Hillary Clinton est la favorite. Dans le Mississippi, les Afro-Amériains représentent un bloc électoral important. Or dans les autres États du Sud, les démocrates noirs ont voté à plus de 80 % pour l'ancienne Première dame.

Le gros lot reste, comme chez les républicains, le Michigan. Autour de Detroit, l'État concentre l'industrie automobile américaine, et Hillary Clinton a accusé Bernie Sanders d'avoir voté contre le plan de sauvetage du secteur en 2008/2009.

«J'ai voté pour le plan de sauvetage automobile, il a voté contre», a-t-elle répété lundi en visitant une entreprise de logiciels à Grand Rapids.

En réalité, Bernie Sanders a voté pour le dispositif d'aide, mais, dans un vote ultérieur, a cherché à bloquer les crédits devant servir à renflouer le système bancaire et en partie les constructeurs automobiles.

Le sénateur du Vermont a, lui, insisté sur le soutien passé d'Hillary Clinton en faveur d'accords de libre-échange qui ont, selon lui, coûté des millions d'emplois.

Mais en rassemblement, Hillary Clinton vise déjà l'étape d'après: «plus tôt je serai votre candidate, plus je pourrai porter mon attention sur les républicains», a-t-elle lancé.