Le président mexicain Enrique Peña Nieto a intensifié ses critiques contre le candidat républicain à la Maison-Blanche Donald Trump en comparant sa « rhétorique stridente » à l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler et Benito Mussolini, lundi dans plusieurs entretiens à des médias locaux.

« Il y a eu des épisodes dans l'histoire de l'humanité, malheureusement, où ces expressions, cette rhétorique stridente, n'ont fait qu'aboutir à des scénarios fatidiques », a déclaré Enrique Peña Nieto au quotidien Excelsior.

« De cette façon, Mussolini et Hitler sont arrivés au pouvoir: en profitant d'un contexte, d'une situation compliquée que connaissait alors l'humanité, à la suite d'une crise économique. Pour arriver à ce que nous a enseigné l'histoire, un affrontement mondial. Nous ne voulons pas que cela arrive dans aucun endroit du globe », a-t-il ajouté à propos des déclarations à l'emporte-pièce de Donald Trump contre les immigrants mexicains et les musulmans.

Le désormais favori à l'investiture du parti républicain à la présidentielle de novembre a accusé le Mexique d'envoyer aux États-Unis des personnes « qui posent problème ». Les Mexicains « apportent avec eux la drogue. Ils apportent la criminalité. Ce sont des violeurs », a-t-il dit.

Le milliardaire a aussi maintes fois promis de faire construire un mur géant entre les États-Unis et le Mexique et de le faire payer par Mexico, dans le but de mettre fin, selon lui, à l'immigration illégale.

Le magnat de l'immobilier américain a appelé en décembre dernier à barrer l'entrée des musulmans aux États-Unis.

Dans une autre interview au journal El Universal, le président mexicain s'est également élevé contre les positions de Donald Trump, en soulignant le risque de voir se distendre les liens entre les deux pays.

« Je les condamne évidemment et je suis contre ce type de prises de position. Il me semble qu'elles détériorent une relation que le Mexique a recherchée avec les États-Unis, faite de ponts, de dialogue, de rapprochement, de recherche de solutions à des problèmes communs », a-t-il déclaré.

« J'ai l'impression [que de telles déclarations] proviennent d'une méconnaissance du Mexique [...] » et « de l'importante contribution de millions de Mexicains qui ont décidé de rechercher une opportunité de vie dans un autre pays, comme c'est le cas aux États-Unis », a-t-il ajouté.

Le président mexicain a malgré tout assuré que son gouvernement chercherait à établir « un dialogue constructif » avec le futur président des États-Unis.