Un mois après le lancement du processus des primaires aux États-Unis, le sénateur ultraconservateur du Texas Ted Cruz apparaît désormais comme le principal rival dans le camp républicain du milliardaire Donald Trump, qui reste toutefois le favori.

Le sénateur du Texas l'a emporté largement dans les États du Kansas et du Maine samedi, et a concédé le Kentucky et la Louisiane avec des scores très honorables face à l'iconoclaste magnat de l'immobilier, peut-être affaibli par sa guerre ouverte avec les élites de son parti.

Ted Cruz a appelé tard samedi soir le sénateur de Floride Marco Rubio et le gouverneur de l'Ohio John Kasich à quitter la course.

«Il faut que le champ continue de se réduire», a-t-il dit. «Si nous sommes divisés, Donald va gagner», a-t-il déclaré.

Donald Trump, fort du soutien que continue de lui accorder une partie de la base, a lui aussi appelé Rubio à se retirer de la course, pour pouvoir «affronter Ted».

«Je pense que le perdant de samedi soir était Marco Rubio, il était le perdant, sans aucun doute, et j'étais même surpris de voir» l'ampleur de sa contre-performance, a déclaré Donald Trump dimanche sur la chaîne Fox.

Mais ni Rubio ni Kasich n'ont montré de signes d'abandon, bien au contraire.

Et Mitt Romney, chef de file du camp anti-Trump chez les républicains, s'est bien gardé de les encourager à le faire.

«À ce stade, il semble que Ted Cruz va émerger comme le rival le plus fort» de Donald Trump, a déclaré dimanche matin sur Fox l'ancien adversaire républicain de Barack Obama en 2012.

Mais «cela peut changer. Nous avons vu beaucoup de surprises dans cette campagne», a-t-il averti.

Mitt Romney sait que Kasich et Rubio peuvent encore emporter la victoire dans leurs États respectifs, la Floride et l'Ohio, qui seront en jeu le 15 mars lors d'un nouveau «super-mardi».

Si chacun devait l'emporter dans son État et rafler la totalité des délégués, ils pourraient écorner les chances de Donald Trump d'obtenir la majorité absolue de délégués à la convention républicaine de juillet, qui doit désigner le futur candidat à l'élection présidentielle.

Romney «pas candidat»

Ceci ouvrirait la voie à des négociations pour désigner, pendant la convention à Cleveland, un candidat rassemblant tous les opposants à Trump. Un scénario «excitant», a souligné John Kasich dimanche matin sur ABC.

Mais Mitt Romney a exclu d'être cet homme providentiel, estimant que le futur candidat républicain sera forcément l'un des concurrents de la primaire.

«Je ne suis pas candidat et je ne vais pas être candidat», a-t-il répété en assurant soutenir «l'un des trois» candidats encore en lice contre Trump.

La prochaine fournée de primaires républicaines est prévue mardi dans le Michigan, le Mississippi, l'Idaho et à Hawaï. Porto Rico votait également dimanche.

Pour l'instant, Donald Trump a remporté douze États, Ted Cruz six, Marco Rubio un seul et John Kasich aucun.

Sanders espère «surprendre»

Dans le camp démocrate, le pourfendeur de «Wall Street» Bernie Sanders a redonné --grâce à ses deux victoires samedi dans le Kansas et le Nebraska-- des couleurs à une campagne sortie considérablement affaiblie du «super mardi» du 1er mars: Hillary Clinton a remporté sept victoires sur onze duels ce jour-là.

«Le temps joue pour nous», a déclaré dimanche Bernie Sanders, qui espère retrouver des forces au fur et à mesure que la campagne va vers le Nord et l'Ouest. «Nous avons une excellente chance de bien faire sur la côte Ouest, en Californie, dans l'État de Washington, l'Oregon».

«Et je pense que nous allons surprendre les gens ici dans le Michigan», a-t-il ajouté, quelques heures avant un débat face à Hillary Clinton à Flint, ancien pôle de production automobile sinistré frappé par une catastrophe sanitaire provoquée par de l'eau contaminée au plomb.

Mais Hillary Clinton reste la grande favorite de la course à la présidentielle. Samedi, elle a largement remporté la primaire de Louisiane, montrant une fois de plus sa capacité à mobiliser le vote de la communauté noire.