Barack Obama a appelé jeudi 13 dirigeants internationaux, dont l'Israélien Benyamin Nétanyahou et l'Egyptien Mohamed Morsi, appelant chacun d'eux à poursuivre «une coopération étroite» avec les États-Unis, au surlendemain de sa réélection pour un second mandat.

Outre le Premier ministre israélien et le président égyptien, M. Obama a appelé les dirigeants allemand, français, britannique, saoudien, australien, indien, turc, brésilien et colombien, selon ses services. Il s'est également entretenu avec le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen.

Tous l'avaient contacté auparavant pour le féliciter pour sa réélection, obtenue mardi soir face au républicain Mitt Romney.

«Lors de chaque appel il a remercié ses confrères pour leur amitié et leur partenariat. Il a aussi exprimé le souhait de poursuivre une coopération étroite à l'avenir avec ces pays», selon la Maison-Blanche.

Pour la fin de son premier mandat et le début du second --qui commencera officiellement le 20 janvier 2013--, Barack Obama devrait se tourner davantage vers la politique internationale, après des mois d'une campagne présidentielle essentiellement axée sur les problèmes intérieurs américains.

Signe fort de ce retour sur la scène internationale, la Maison-Blanche a également confirmé jeudi que le président se rendrait d'ici une dizaine de jours en Birmanie pour une visite historique au cours de laquelle il rencontrera le président Thein Sein et l'opposante Aung San Suu Kyi.

Au cours de sa visite dans la région, à partir du 17 novembre, M. Obama se rendra également en Thaïlande et au Sommet de l'Asie de l'Est, au Cambodge.

Mais l'agenda immédiat du président américain est aussi intérieur: il devrait se pencher rapidement sur un remaniement de son administration, avec des changements prévisibles au département d'État, au Pentagone et au Trésor.

Le président des États-Unis n'avait pas d'activité publique à son programme jeudi. Mais dans les coulisses de la «West Wing», son équipe s'affairait à esquisser le cabinet qui accompagnera le président pendant son mandat qui s'achève début 2017.

Clinton, Panetta, Geithner sur le départ

Parmi les membres les plus éminents de l'équipe de M. Obama ayant annoncé leur départ figure Hillary Clinton, qui a passé quatre ans à la tête de la diplomatie de la première puissance mondiale.

Alors que Washington bruisse de rumeurs sur sa candidature pour la présidentielle de 2016, Mme Clinton, 65 ans, a maintes fois assuré qu'elle arrêtait la politique. Les noms de l'ancien candidat démocrate à la présidentielle en 2004, le sénateur John Kerry, et de l'ambassadrice à l'ONU, Susan Rice, sont souvent évoqués pour lui succéder.

Le secrétaire à la Défense Leon Panetta souhaite lui aussi prendre du repos. A 74 ans, il dirige depuis l'été 2011 le Pentagone après avoir régné sur la centrale du renseignement (CIA) au début du premier mandat de M. Obama.

Parmi ses remplaçants possibles figurent l'ancienne numéro trois du Pentagone, Michèle Flournoy, qui serait la première femme titulaire du poste. Autre candidat potentiel, Ash Carter, actuel numéro deux et spécialiste des affaires budgétaires.

Ces dossiers budgétaires et fiscaux seront en tête des préoccupations de M. Obama d'ici à fin décembre, avec la menace du «mur budgétaire» qui se profile, fruit notamment de l'expiration d'exemptions fiscales et d'entrée en vigueur de coupes automatiques dans les dépenses, sans parler de la nécessité de relever à nouveau le plafond de la dette.

Le président a déjà pris contact avec les chefs de file démocrates et républicains du Congrès, dont l'équilibre n'a pas été modifié par les législatives de mardi: la Chambre des représentants reste républicaine, le Sénat démocrate.

Le nom du remplaçant du secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, prendra donc une importance particulière, après quatre années marquées par la crise économique mais aussi des négociations acharnées avec le Congrès en 2011, quand les États-Unis se sont retrouvés au bord du défaut de paiements.

Le secrétaire général de la Maison-Blanche Jack Lew, fin connaisseur des affaires budgétaires et parlementaires, pourrait lui succéder.