La campagne présidentielle américaine qui en vient à sa conclusion a sans contredit été la plus coûteuse de l'histoire des États-Unis. Certains soutiennent qu'elle a aussi été la plus dure. Elle a assurément eu son lot de moments étranges.

De l'état comateux du président Barack Obama durant son premier débat contre Mitt Romney au numéro de la chaise vide de l'acteur Clint Eastwood durant la convention nationale du Parti républicain, la campagne regorge d'épisodes surréalistes.

La course à la Maison-Blanche a également été l'occasion pour des personnages étonnants de prendre momentanément le devant de la scène. En voici une liste non exhaustive.

Chris Christie

Avant que la puissante tempête ne ravage son État adoré la semaine dernière, le gouverneur républicain du New Jersey, Chris Christie, comptait parmi les critiques les plus acharnés du président sortant. Considéré comme une étoile montante du parti, il a même été choisi pour prononcer le discours phare de la convention à Tampa au mois d'août.

Les choses ont toutefois changé après le passage de Sandy. Soudainement, M. Christie n'a plus eu que de bons mots pour Barack Obama, allant même jusqu'à déclarer que la manière dont le président gérait la crise déclenchée par l'ouragan était «exceptionnelle». Lorsque M. Obama est venu constater les dégâts sur les lieux, les deux hommes ont discuté chaleureusement ensemble tout en visitant un refuge et en consolant la population.

Interrogé à savoir si M. Romney serait invité dans son État, Chris Christie a sèchement répondu qu'il n'en avait aucune idée et que, de toute façon, il ne se sentait ni concerné, ni intéressé par cette question.

Clint Eastwood

Pour plusieurs observateurs, le bizarre dialogue de l'icône hollywoodienne avec une chaise vide censée représenter Barack Obama constitue le moment le plus mémorable de la convention nationale républicaine, volant même la vedette à l'allocution de Mitt Romney et aux témoignages sentis de ses proches et de ses amis. Cela n'a pas empêché l'acteur et réalisateur d'être la risée des médias sociaux.

Joe Biden

Apparemment préoccupé par la raclée reçue par le président durant le premier débat et par la montée de M. Romney dans les sondages, le vice-président, Joe Biden, est arrivé à son propre face-à-face avec son rival républicain, Paul Ryan, prêt à en découdre.

Il a ricané et soupiré, il a interrompu son interlocuteur, s'est moqué de ses réponses et les a ridiculisées, en qualifiant même une d'«ânerie». Les démocrates se sont réjouis, les républicains ont dénoncé l'attitude de M. Biden. Si certains ont pu trouver que le vice-président avait manqué de savoir-vivre, personne ne l'a accusé d'avoir manqué de courage, reproche qui avait été formulé à l'égard du président après le premier débat.

En fait, Barack Obama a été si impressionné par son colistier qu'il a étudié son style afin de se préparer pour son deuxième débat contre Mitt Romney.

Big Bird

Le sympathique oiseau jaune de l'émission pour enfants Sesame Street a fait son entrée dans la campagne présidentielle après que M. Romney eut affirmé durant le premier débat que, même s'il aimait Big Bird, il avait tout de même l'intention de sabrer dans le budget de la chaîne publique PBS s'il était élu.

Le célèbre membre des Muppets est allé se défendre à Saturday Night Live alors que certains partisans du président se sont présentés à des événements déguisés en Big Bird. Le week-end dernier, une manifestation de marionnettes a aussi été organisée dans un parc de Washington avec plusieurs Big Bird dans ses rangs.

Les femmes

En insistant sur le fait qu'il avait voulu embaucher plus de femmes alors qu'il était gouverneur du Massachusetts et qu'on lui avait même fourni un «cartable plein de femmes», Mitt Romney voulait sans doute prouver qu'il était un employeur équitable. Mais la curieuse formule qu'il a utilisée a plutôt donné lieu à un nouveau tollé contre lui sur les médias sociaux.