Affichant tous les deux une confiance inébranlable en leurs chances de conquérir la Maison-Blanche, Barack Obama et Mitt Romney ont poursuivi hier leur tournée effrénée des États-clés d'une élection présidentielle qui s'annonce extrêmement serrée.

À 48 heures du scrutin, le président sortant a commencé la journée au New Hampshire, où, flanqué de Bill Clinton, il a attiré 14 000 personnes - une foule record pour un rassemblement électoral dans cet État de la Nouvelle-Angleterre. Il s'est rendu par la suite en Floride, en Ohio et au Colorado, un parcours qui en dit long sur le calcul du collège électoral nécessaire à la victoire.

«Je ne suis pas prêt à abandonner la lutte, et j'espère que vous ne l'êtes pas non plus, New Hampshire», a lancé Barack Obama à ses partisans réunis à Concord, capitale de l'État. «Nous sommes rendus trop loin pour revenir en arrière. Nous sommes rendus trop loin pour laisser nos coeurs défaillir.»

«Nous remporterons le New Hampshire. Nous remporterons cette élection. Nous allons finir ce que nous avons commencé», a-t-il ajouté d'une voix éraillée.

Mitt Romney, de son côté, a entamé l'avant-dernière journée de la campagne dans l'autre État qui lance le long processus électoral menant à l'élection du président américain: l'Iowa. Prenant la parole devant 4400 partisans réunis à Des Moines, il a promis une nouvelle ère d'espoir pour les familles qui éprouvent des difficultés économiques.

«Au lieu de bâtir des ponts, il a accentué les différences entre nos partis», a déclaré le candidat républicain en dénonçant son rival. «Laissez-moi vous dire pourquoi il n'a pas réussi à remplir ses promesses: parce qu'il se souciait davantage de mettre en place un programme libéral que de réparer l'économie.»

L'ancien gouverneur du Massachusetts a poursuivi son sprint final en Virginie, en Ohio et en Pennsylvanie. Tous ces États font partie des États-clés de l'élection présidentielle, à l'exception de la Pennsylvanie, qui n'a pas voté pour le candidat du Parti républicain depuis 1988.

À égalité

David Plouffe, stratège de Barack Obama, a vu dans ce détour en Pennsylvanie une tentative «désespérée» de Mitt Romney d'atteindre le chiffre magique de 270 grands électeurs nécessaires à la victoire (la Pennsylvanie compte 20 des 538 grands électeurs du collège électoral, l'institution qui élit le président américain selon un système de suffrage universel indirect).

Les conseillers de Mitt Romney ont fait valoir de leur côté que l'enthousiasme des électeurs républicains causera plusieurs surprises demain, non seulement en Pennsylvanie, mais également en Ohio, l'État qui déterminera peut-être le gagnant de l'élection présidentielle.

S'il faut se fier à la plupart des sondages nationaux publiés hier, Barack Obama et Mitt Romney finissent la campagne présidentielle à égalité. Selon une enquête NBC/Wall Street Journal, par exemple, le président sortant récolte 48% des intentions de vote, contre 47% pour Mitt Romney. Le Pew Research Center a quant à lui publié un baromètre créditant le président sortant d'une avance de trois points (48 % contre 45 %) sur son rival républicain.

La moyenne des sondages compilée par le «Swing State Tracker» du New York Times donne cependant à Barack Obama une avance de 1,4 % à 4,9 % dans six des huit États-clés de l'élection présidentielle - Ohio, Iowa, New Hampshire, Colorado, Virginie, Wisconsin et Nevada.

Mitt Romney jouit d'une avance de 0,3 % en Floride et de 2,4 % en Caroline-du-Nord. Aucun candidat républicain à la présidence n'a réussi à triompher sans l'Ohio.

Mitt Romney et ses proches conseillers se sont gardés hier de laisser paraître en public le moindre doute sur leurs chances de remporter l'élection présidentielle. Ils ont répété que les sondages publics donnant l'avance à Barack Obama dans les États-clés exagéraient la participation de l'électorat démocrate et sous-estimaient celle des électeurs républicains.

Ils ont affirmé que Mitt Romney pourrait l'emporter non seulement en Pennsylvanie, mais également au Minnesota et au Wisconsin, qui ont l'habitude de voter pour le candidat du Parti démocrate à la présidence.