À trois semaines exactement de l'élection présidentielle, Barack Obama et Mitt Romney se sont retrouvés hier soir à Hempstead, près de New York, pour leur deuxième débat télévisé, marqué par des échanges beaucoup plus intenses que le premier.

Critiqué pour sa passivité lors de sa première confrontation avec l'ancien gouverneur du Massachusetts, le président a sorti les griffes dès le début de l'affrontement de 90 minutes, critiquant les positions économiques de son rival, y compris son approche relativement à la crise de l'industrie automobile en 2008.

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« Quand le gouverneur a dit: « Laissons Detroit faire faillite », j'ai misé sur l'industrie automobile américaine », a déclaré Barack Obama.

Après que Mitt Romney eut affirmé que sa position sur le sujet n'était pas différente de celle du président, celui-ci a répliqué: « Ce que le gouverneur a dit n'est tout simplement pas vrai. »

Et Barack Obama d'ajouter quelques instants plus tard: « Le gouverneur Romney n'a pas un plan en cinq points. Il a un plan en un point: s'assurer que les gens au sommet n'aient pas à se soumettre aux mêmes règles. »

Prix de l'essence

Mitt Romney a défendu son plan fiscal, niant chercher à réduire les impôts des contribuables les plus fortunés. Il a dénoncé le bilan du président, critiquant notamment sa politique énergétique.

« Quand le président est arrivé à la Maison-Blanche, le prix du galon d'essence dans le comté de Nassau s'élevait à 1,86 $. Il se situe aujourd'hui à 4 $», a déclaré le candidat républicain, en faisant allusion au comté où se trouve l'Université Hofstra, où se tenait le débat.

« Quand les politiques du président fonctionnent, le prix de l'essence baisse », a-t-il dit, en renouvelant sa détermination à terminer l'oléoduc Keystone pour le transport des hydrocarbures synthétiques de l'Alberta jusqu'au golfe du Mexique.

Le président Obama a répliqué en faisant valoir que le prix de l'essence d'il y a quatre ans reflétait le krach de l'économie américaine.

« Il est concevable qu'un président Romney réussisse à faire baisser le prix de l'essence au niveau de 2008 parce qu'il préconise les politiques qui ont contribué au gâchis », a-t-il dit.

Bain Capital

Le président a utilisé plusieurs lignes d'attaque qu'il avait choisi d'ignorer lors du premier débat. Il est notamment revenu sur le bilan de Mitt Romney à la tête de la société d'investissement Bain Capital.

« Gouverneur Romney, vous êtes la dernière personne qui va se montrer ferme à l'égard de la Chine », a déclaré Barack Obama. Il a rappelé que son rival avait investi dans des entreprises qui étaient devenues « pionnières de la délocalisation » des emplois vers la Chine.

Le président Obama a également rappelé les positions les plus conservatrices défendues par Mitt Romney durant la course à l'investiture républicaine, des positions desquelles ce dernier tente maintenant de se distancier.

Mitt Romney a probablement connu son meilleur moment de la soirée en dressant une longue liste des promesses non tenues par le président, y compris celles de réduire le déficit de moitié, de réformer le régime de retraite et le programme d'assurance santé Medicare et de réduire le taux de chômage à 5,4 % (il se situe aujourd'hui à 7,8 %).

« Le président a fait un effort, mais ses politiques n'ont pas fonctionné », a-t-il déclaré.

Benghazi

Vers la fin du débat, Mitt Romney a également profité d'une question formulée par l'un des membres de l'assistance, composée d'électeurs indécis, pour critiquer la gestion de l'attaque du consulat de Benghazi par l'administration Obama.

Il a cependant été corrigé par la modératrice du débat, la journaliste de CNN Candy Crowley, qui a rappelé que Barack Obama avait bel et bien qualifié l'assaut contre le consulat d'« acte de terreur » dès le lendemain.

Mitt Romney a également dû faire grimacer ses conseillers lorsqu'il a rappelé comment il s'y était pris pour assurer qu'un plus grand nombre de postes de fonctionnaires soient occupés par des femmes. « Il doit y avoir des femmes qualifiées pour occuper ces emplois », a-t-il déclaré, avant d'ajouter que les membres de son personnel lui avaient apporté des « classeurs remplis de femmes ».

L'expression est vite devenue l'une des plus populaires sur Twitter.

» Relisez le déroulement du débat commenté par nos journalistes:

PHOTO AFP