Le président Barack Obama a affirmé jeudi que son adversaire républicain Mitt Romney n'avait sans doute pas «beaucoup voyagé» aux États-Unis pour estimer que 47% des Américains avaient une mentalité de «victimes», comme révélé cette semaine dans une vidéo volée.

«Lorsque l'on exprime une conviction que la moitié des habitants du pays se considèrent comme des victimes, qu'ils veulent d'une façon ou d'une autre dépendre du gouvernement, je pense que c'est peut-être parce qu'on n'a pas beaucoup voyagé», a ironisé M. Obama lors d'un entretien avec la chaîne de télévision américaine en espagnol Univision.

«Je voyage dans le pays tout le temps, et les Américains travaillent très dur. Leur problème n'est pas qu'ils ne travaillent pas assez dur, qu'ils ne veulent pas travailler, qu'ils ne paient pas assez d'impôts ou qu'ils veulent juste (...) toucher des chèques de l'État», a-t-il affirmé.

Dans une vidéo volée publiée lundi par le journal de gauche Mother Jones, M. Romney assure que «47% voteront pour le président quoi qu'il arrive. Il y a 47% des gens qui sont avec lui, qui dépendent du gouvernement, qui pensent qu'ils sont des victimes, qui pensent que le gouvernement doit s'occuper d'eux (...) Ce sont des gens qui ne paient pas d'impôts».

Ces déclarations, que M. Romney n'a pas désavouées tout en concédant que leur formulation n'était pas «élégante», ont provoqué une tempête médiatique au moment où la candidature du républicain souffrait déjà de mauvais sondages, de revers de communication et d'un article de presse faisant état de querelles internes à son équipe.

Jeudi, M. Obama a affirmé que «les gens veulent un coup de main, pas l'aumône. Est-ce qu'il y a des gens qui abusent du système? Oui, aussi bien en bas qu'en haut, parce qu'il y a des tas de millionnaires qui ne paient pas d'impôts du tout».

Le camp démocrate a mis au défi M. Romney, ancien entrepreneur dont la fortune personnelle pourrait atteindre jusqu'à 250 millions de dollars, de divulguer davantage sa situation fiscale. Il n'a jusqu'ici publié que son avis d'imposition pour l'année 2010, montrant un taux d'imposition inférieur à 15%.