Quatre ans après avoir inspiré à des millions d'Américains les plus grands espoirs, Barack Obama tentera ce soir à Charlotte de redonner aux électeurs déçus, désillusionnés ou indécis des raisons de croire à nouveau en lui et de lui donner un deuxième mandat.

Prenant la parole à la fin de la convention démocrate de Charlotte, le président sortant définira l'élection présidentielle du 6 novembre comme «un choix entre deux visions fondamentalement différentes de l'avenir», selon les extraits de son discours remis aux journalistes en début de soirée.

«Quand vous prendrez votre bulletin de vote, vous aurez à faire un choix qui n'aura jamais été aussi clair en cette génération, dira-t-il. Au cours des prochaines années, de grandes décisions seront prises à Washington sur l'emploi et l'économie, les impôts et les déficits, l'énergie et l'éducation, la guerre et la paix - des décisions qui auront un impact énorme sur vos vies et la vie de vos enfants sur plusieurs décennies à venir.

«Sur chacune de ces questions, le choix auquel vous ferez face ne portera pas seulement sur deux candidats ou deux partis. Ce sera un choix entre deux voies différentes pour l'Amérique», ajoutera-t-il.

Le président prendra la parole au lendemain d'une performance magistrale de Bill Clinton. Dépouillé de l'auréole qui semblait l'entourer il y a quatre ans, il adoptera une approche plus sobre que celle de l'ancien président.

«Je ne prétendrai pas que le chemin que j'offre est rapide ou facile, dira Barack Obama. Je ne l'ai jamais fait. Vous ne m'avez pas élu pour que je vous dise ce que vous vouliez entendre. Vous m'avez élu pour que je vous dise la vérité. Et la vérité est que cela prendra plus que quelques années pour que nous puissions résoudre les problèmes qui se sont accumulés pendant des décennies. Cela va prendre un effort commun, des responsabilités partagées et le type d'expérimentations audacieuses et soutenues que Franklin Roosevelt avait menées durant la seule crise pire que celle-ci.»

Malgré la sobriété de sa présentation, Barack Obama fera miroiter aux électeurs américains l'espoir d'un avenir meilleur.

«Amérique, sache que nos problèmes peuvent être résolus», dira-t-il dire en énumérant une série d'objectifs. «Nos défis peuvent être relevés. Le chemin que nous offrons est peut-être difficile, mais il mène à un endroit meilleur. Et je vous demande de choisir cet avenir. Je vous demande de vous rallier autour d'un ensemble d'objectif pour votre pays. Des objectifs en matière d'industries manufacturières, d'énergie, d'éducation, de sécurité nationale et de déficit», dira-til.

«Un plan réel, qu'on peut accomplir, qui mènera à de nouveaux emplois, à des chances plus nombreuses et à la reconstruction de cette économie sur des bases plus solides. C'est ce que nous pouvons faire au cours des quatre prochaines années. Et c'est pourquoi je me présente pour un second mandat comme président des États-Unis.»

La fin de la convention démocrate marquera une autre étape importante dans la longue campagne présidentielle. Dûment désignés par leur parti respectif, les deux principaux candidats en lice entreront dans le dernier droit de la course, qui sera notamment ponctué par trois débats télévisés en octobre.

Selon plusieurs sondages nationaux, Barack Obama et Mitt Romney sont aujourd'hui au coude à coude. Le président jouit cependant d'une légère avance dans plusieurs des États clés du scrutin de 2012.

Les prochains baromètres permettront cependant de savoir si le président profitera d'un regain de popularité après la convention démocrate. Selon Gallup, son adversaire républicain est le premier candidat présidentiel depuis George McGovern (1972) et John Kerry (2004) à ne pas avoir joui d'un rebond dans les sondages après la convention de son parti.