Les démocrates ont tenté dimanche de positionner le dossier de la politique étrangère américaine - l'un des points forts du président Barack Obama -, comme principal enjeu de la campagne pour la Maison-Blanche. Ce faisant, ils visaient à dépeindre le candidat républicain Mitt Romney comme étant déconnecté des priorités internationales de la nation et mal préparé pour les gérer.

Le vice-président Joe Biden, qui faisait campagne en Pennsylvanie, a présenté M. Romney comme un va-t-en-guerre qui s'oppose à la fin des conflits en Irak et en Afghanistan, et qui vise à déclencher de nouvelles hostilités en Iran et en Syrie. M. Biden a effectué cette déclaration sans offrir de preuves.

La campagne démocrate n'a pas répondu à une demande de détails sur l'affirmation de M. Biden. Ce dernier n'a pas repris sa déclaration sur la Syrie et l'Iran lors d'un arrêt subséquent à Green Bay, au Wisconsin.

Les remarques du vice-président sortant sont une rare mention de la politique étrangère dans une campagne qui a été dominée par l'économie. Des sondages suggèrent que M. Obama est en avance sur M. Romney quant à savoir qui est perçu comme le plus solide sur les questions internationales, un rare avantage pour les démocrates dans ce domaine.

Mitt Romney a déclaré qu'il envisagerait une intervention militaire en Syrie si les armes chimiques de ce pays ravagé par la guerre risquaient de tomber entre de mauvaises mains. M. Obama, qui s'est opposé à une action militaire, a parlé de «ligne rouge» pour les États-Unis si le régime de Bashar al-Assad utilisait des armes biologiques ou chimiques.

Et comme son adversaire démocrate, M. Romney a déclaré que les États-Unis devaient garder toutes les options à portée de main dans les tractations avec l'Iran, y compris l'option militaire. Mais le candidat républicain a aussi suggéré que M. Obama s'était montré trop mou envers l'Iran et dit, sans donner de détails, qu'il empêcherait l'Iran de développer une arme nucléaire.

L'équipe de campagne du président sortant entend jouer la carte de la force américaine en matière de politique étrangère lors de la convention démocrate qui doit débuter mardi à Charlotte, en Caroline du Nord. Le sénateur du Massachusetts John Kerry, un candidat potentiel au poste de secrétaire d'État lors d'un deuxième mandat présidentiel d'Obama, soulignera le parcours de ce dernier en matière d'Affaires étrangères jeudi soir, avant que M. Obama n'accepte officiellement la nomination démocrate.